Un an après, quel bilan pour Okko Hôtels en tant qu’entreprise à mission ?
Le groupe hôtelier vient de publier son premier rapport de mission, qui détaille les réalisations concrètes et les prochains objectifs.
Il y a un an, Okko Hôtels annonçait avoir obtenu le statut d’entreprise à mission, entrant ainsi dans le club encore très fermé des opérateurs touristiques s’inscrivant dans cette démarche. « Ce changement statutaire [nous] engage désormais dans une trajectoire de progrès continu », soulignait alors l’entreprise. Pour mesurer les progrès réalisés, l’entreprise doit publier régulièrement un rapport de mission faisant le point sur les avancées, et les prochains objectifs.
Dont acte. Alors quelles solutions concrètes ont été déployées par le groupe hôtelier ? Le premier volet de mesures concerne le management, avec notamment la mise en place d’un parcours de formation en management, RH et finance pour les directeurs et adjoints des hôtels.
Ces formations portaient entre autres sur la marque employeur, la posture managériale, le droit du travail opérationnel ou la commercialisation. Au total, sur l’année 2024, plus de 160 heures de formation, soit un budget alloué de 34000 euros, ont été effectuées.
Autre mesure : la création d’une politique parentalité accessible à tous, avec le maintien des salaires à 100% pour le parent concerné.
Côté environnement, le groupe veut favoriser son ancrage dans les territoires, en favorisant le vrac et les achats locaux. Ainsi, en 2023, 13,27% des produits alimentaires en volumes étaient issus d’un circuit local, détaille le groupe.
20700 tonnes de CO2 en 2022
Les collaborateurs du groupe ont tous été formés aux enjeux climatiques au travers de l’atelier 2 tonnes. “2 tonnes équivalent CO2, c’est ce qu’il faudrait consommer par an et par habitant pour limiter les effets du réchauffement climatique, rappelle le groupe hôtelier. Là où un Français consomme en moyenne 9,5 tonnes par an et un Américain 20 ! »
Pour l’année 2024, un budget de 42000€ au total a été engagé, soit environ 3000 euros par hôtel, pour permettre à chacun de prendre conscience de sa responsabilité, à l’échelle individuelle, explique le groupe hôtelier.
Un bilan carbone de scope 3 a également été réalisé, prenant l’année 2022 pour référence. « Le groupe a émis 20700 t CO2 au total, dont 79% dues aux déplacements de ses clients. En dehors des déplacements des clients, le top 3 des postes à plus hautes émissions concerne les locaux (45%), les intrants (linge, achats alimentaires et non alimentaires, pour 32%) et les déchets (13%). La réalisation de ce bilan carbone a pris un an et coûté 13500 euros. L’objectif est désormais d’établir un plan d’action à 5 ans pour inscrire le groupe hôtelier dans une trajectoire zéro carbone.
Inciter les clients aux écogestes
Parallèlement, l’établissement de Grenoble a obtenu le label Clef Verte en 2024. Les clients, eux, sont incités à limiter leur consommation à renoncer au nettoyage quotidien de leur chambre et au changement de leurs draps pour diminuer l’impact environnemental de leur séjour. « La production et le nettoyage des draps et des serviettes pour l’industrie hôtelière en France génèrent 470000 tonnes de CO2 chaque année, ce qui représente plus de 10 millions de mètres cubes de consommation d’eau et 15000 tonnes de détergents », rappelle Hubert Vendeville, le fondateur de Betterfly Tourism, partenaire historique d’Okko Hotels. « En 2024, sur une demi-année, nous prévoyons 2730 refus de service en chambre sur les premiers établissements équipés, c’est en moyenne plus de 4 100 clients qui contribueraient à réduire la consommation d’eau et d’énergie à l’échelle du groupe », quantifie Okko Hotels.
Pour inciter ses clients à adopter ces écogestes, Okko Hotels reverse un contrepartie un don de deux euros à la fondation de l’Abbé Pierre pour chaque refus de service en chambre. « En 2024, les dons estimés à notre association partenaire seraient de 5460€. Nous prévoyons en 2025 d’atteindre plus de 40000€ de dons reversés avec la mise en place de ce dispositif sur tous nos hôtels ce qui correspond environ à plus de 20000 refus de service en chambre », calcule le groupe.
Okko Hotels propose en outre des aides à la mobilité douce à ses collaborateurs pour favoriser un mode de déplacement plus durable. Le montant de l’aide s’élève à 600 euros par an et par collaborateur, 800 euros en cas de cumul avec les frais d’abonnement ou de transport. Une mesure qui pourrait représenter jusqu’à 120000 euros par an si tous les collaborateurs en faisaient la demande.
« Le chemin est long »
« Ce premier rapport de mission est la preuve que l’on peut adopter en matière de RSE une démarche ambitieuse sur le long terme, tout en apportant des preuves concrètes et crédibles à court et moyen terme de ses engagements. Ce n’est toutefois qu’une étape, le chemin est long mais nos équipes sont déjà très motivées à l’idée de travailler sur notre prochaine feuille de mission », commente Solenne Ojea-Devys. Une feuille de mission d’ores et déjà en cours d’élaboration.
Le groupe qui exploite 14 hôtels a réalisé 58 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Il s’est récemment engagé dans de nouveaux développement stratégiques en annonçant le lancement de son offre de franchise.
A terme, l’objectif pour la marque pourrait être de tripler sa présence en France, moitié en filiale, moitié en franchise. Le groupe annonce aussi prospecter activement à l’international, tout en planchant sur de nouveaux concepts, la très citadine enseigne envisageant de se diversifier hors des villes.
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