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[Tribune de Bruno Maltor] Quand le YouTubeur Inoxtag réinvente le docu sur le web

Inoxtag vient de réaliser un exploit qui dépasse largement le cadre du monde de YouTube, estime Bruno Maltor dans cette nouvelle tribune pour L’Echo touristique.

Il est impossible que vous n’ayez pas entendu parler de ce phénomène depuis la semaine dernière. Inès Benazzouz, plus connu sous le pseudonyme d’Inoxtag, vient de réaliser un exploit qui dépasse largement le cadre du monde de YouTube : il a gravi l’Everest à 22 ans, documentant cette expérience dans un film de 2h30 qui a explosé les compteurs avec plus de 30 millions de vues en seulement dix jours. Elle devient aussi la vidéo la plus regardée de l’histoire du YouTube français en 24h.

On peut captiver un large public, même avec des vidéos de longue durée.

Cet accomplissement n’est pas seulement une prouesse physique ou technique, c’est un tournant symbolique dans la création de contenu en ligne, et plus spécifiquement dans l’évolution de la consommation vidéo à l’ère numérique.

Parlons-en.

Le succès d’Inoxtag démontre une vérité importante pour les créateurs de contenus et les acteurs du tourisme digital : la narration longue et approfondie a encore toute sa place, même à une époque où l’on martèle que l’attention des internautes est réduite à moins de dix secondes. Ce documentaire est la preuve vivante que l’on peut captiver un large public, y compris avec des vidéos de longue durée.

En effet, l’un des points souvent oubliés dans les discussions autour de cette vidéo (en dehors des messages oubliés comme l’impact écologique d’une telle aventure), c’est l’audace qu’elle représente par rapport aux tendances actuelles.

Les réseaux sociaux nous poussent constamment à produire des contenus toujours plus courts, suggérant qu’au-delà de quelques secondes, l’attention des spectateurs s’évapore. Pourtant, Inoxtag prend le pari inverse : il prend le temps de raconter une histoire, de nous immerger dans l’ascension de l’Everest, et de nous faire vivre chaque étape avec une intensité rare.

Ce film marquera sans aucun doute les esprits pour encore de nombreuses années.

En tant que créateur et observateur des tendances numériques, je ne peux qu’être impressionné par cette masterclass de storytelling. Les images sont à couper le souffle, la narration est maîtrisée, et le montage parfaitement orchestré. Bien que je ne sois pas le cœur de cible de ce genre de contenu (la cible d’Inox étant plus les 12-25), j’ai été happé par ces 2h30, preuve que ce format peut plaire bien au-delà de la fanbase d’Inoxtag.

Ce documentaire ne se limite pas seulement à l’Everest. À travers une préparation sur le GR20, ou le Mont Blanc, cette vidéo incarne une idée beaucoup plus vaste et inspirante : la possibilité pour un créateur de captiver une audience sur des formats longs, dans un environnement qui favorise plutôt l’instantanéité. La popularité du film prouve que le public est toujours capable de s’engager sur des contenus profonds et étendus, à condition que la qualité et l’authenticité soient au rendez-vous.

L’ascension d’Inoxtag sur l’Everest a non seulement marqué une génération, mais elle a aussi marqué l’histoire d’Internet. À travers ce documentaire, il a repoussé les frontières de ce que l’on croyait possible sur une plateforme comme YouTube. En regardant son parcours, il est difficile de ne pas être impressionné. Ce créateur, qui a débuté sa carrière en publiant des vidéos de gaming, montre, encore une fois, qu’aujourd’hui, et avec Internet, tout est possible.

Le symbole ici est clair : les réseaux sociaux continuent de redéfinir les règles du jeu, y compris dans le domaine du storytelling. Ce film marquera sans aucun doute les esprits pour encore de nombreuses années.

Alors que les experts du marketing digital et du tourisme s’efforcent de comprendre les nouvelles tendances, une chose est sûre : la créativité n’a pas de limite de durée, et le succès n’est pas toujours synonyme de formats courts.

Merci, Inès, pour cette leçon d’audace et de persévérance.

Respect.

 

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