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Taxes sur l’aérien : vers une exception pour les Outre-mer ?

En plein contexte de mobilisation en Martinique, un groupe de députés a déposé des amendements afin – au nom de la continuité territoriale – d’exonérer les vols vers l’Outre-mer du projet de loi visant à tripler le montant de la taxe de solidarité sur les billets d’avion.

Le député de la Guadeloupe, Max Mathiasin, a interpellé, mercredi 16 octobre, le Premier ministre au sujet de la hausse annoncée de la taxe de solidarité sur les billets d’avions. Alors que le gouvernement prévoit de tripler le montant de cette taxe en 2025, provoquant l’incompréhension de tout le secteur, le député guadeloupéen a fait remarquer qu’actuellement un billet d’avion Pointe à Pitre / Paris pouvait être trois fois plus élevé qu’un billet Paris / New York, et qu’un billet Point à Pitre / Fort de France coûtait le double d’un Pointe à Pitre / Miami.

« Comment, dans ce contexte, pouvons-nous parler de continuité territoriale, pour laquelle nous nous battons depuis si longtemps ? », s’est interrogé Max Mathiasin à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement. « Tous les députés ultramarins et corses s’opposent à cette surtaxe. Alors, monsieur le Premier ministre, nous vous demandons instamment de vous opposer à la présentation de l’amendement visant à multiplier par trois la taxe de solidarité sur les billets d’avion pour les vols entre la France hexagonale et les territoires d’outre-mer ou la Corse. Produits de première nécessité en moyenne 40% plus élevés que dans l’Hexagone, billets d’avion inabordables. En Outre-mer, le pacte républicain pour nous est rompu », a-t-il lancé.

« De mon point de vue à l’heure, l’impact de l’augmentation de la taxe Chirac sur le transport aérien français est comme mettre de l’huile sur le feu sur cette zone », confie à L’Echo touristique Valérie Boned, à la tête du syndicat des Entreprises du Voyage (EdV).

Le député Max Mathiasin, accompagné de ses collègues du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) et d’autres députés des Outre-mer et de Corse, indique avoir déposé des amendements visant à exonérer de cette taxe tous les vols entre la métropole et les Outre-mer et la Corse.

Le gouvernement prêt à faire un geste ?

Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Antoine Arman, lui a ensuite répondu que le gouvernement ferait tout pour que les habitants des Outre-mer « ne soient pas affectés ou le soient le moins possible » par cette hausse de taxe.

« La philosophie de ce projet de loi de finances, c’est évidemment que ceux qui peuvent contribuer contribuent et que ce soit temporaire et exceptionnel », a poursuivi Antoine Armand. « Sur la question des billets d’avion, nous sommes engagés pour que le calibrage du prélèvement éventuel de la taxe sur la solidarité sur les billets d’avion ne touche pas les compatriotes qui se rendent de leur pays à leur pays, qui le font dans une situation économique que vous avez rappelée, qui est extrêmement tendue. Que cette taxe ne touche pas non plus la compétitivité des aéroports régionaux, de nos pôles aéroportuaires. »

Martinique : un accord signé mais la mobilisation continue

Une prise de position qui intervient au moment où l’État annonce aussi avoir signé un accord pour lutter contre la vie chère en Martinique, théâtre depuis septembre d’une mobilisation sur le sujet. Signé au terme d’un septième volet de négociations, cet accord a été annoncé par le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, mercredi 16 octobre, et prévoit de baisser de « 20% en moyenne » les prix alimentaires en Martinique, notamment grâce à des accords avec les distributeurs.

L’accord s’articule autour de trois axes : « faire baisser les prix de plus de 6000 produits alimentaires en Martinique », « agir en faveur de la baisse des prix de l’ensemble des produits de l’alimentation en Martinique » et « agir pour la refondation de notre modèle économique ».

Il n’a toutefois pas été ratifié par le collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à l’origine de la mobilisation depuis le 1er septembre. Celui-ci a claqué la porte. « Le peuple en total désaccord [avec le protocole] a décidé de poursuivre le mouvement », a fustigé le leader du mouvement, Rodrigue Petitot.

Le préfet de l’île a appelé à la « désescalade de la violence », alors que les autorités ont prolongé lundi jusqu’au 21 octobre un couvre-feu nocturne sur l’île.


Pour le Seto, la Martinique reste ouverte « normalement » aux visiteurs

Dans un point sur la situation en Martinique réalisé le 17 octobre, le Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto), indique « qu’après la fermeture de l’aéroport de Fort-de-France en Martinique le 10 octobre à la suite d’une manifestation, la situation est en cours de retour à la normale ». « Malgré les mesures prises récemment, les activités touristiques et excursions sont maintenues et les visiteurs peuvent profiter en toute tranquillité de cette île tropicale, parmi les destinations phares des Caraïbes », précise un communiqué de presse.

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