Pourquoi les compagnies ferroviaires développent leur propre norme NDC
SNCF, Deutsche Bahn, Renfe… : plusieurs compagnies ferroviaires planchent sur une norme commune. Dans quel objectif ?
La norme NDC représente un grand serpent de mer depuis une dizaine d’années. Alors que l’usage se développe dans l’aérien, le principe d’un standard international fait également son chemin dans l’univers du ferroviaire.
Un nouveau standard de distribution
« Depuis 2019, les membres de l’UIC ont décidé de mettre en place un standard de distribution, appelé Open Sales and Distribution Model ou OSDM », nous a indiqué Valentine Camusot, directrice générale Europe de Rail Europe, en marge du forum A World For Travel.
L’UIC – l’International Union of rail companies – réunit de nombreux opérateurs de train : SNCF, Deutsche Bahn, Renfe, Eurostar… Leur projet, c’est d’avoir un langage commun pour faciliter la distribution et les échanges entre toutes les parties prenantes.
Rail Europe, qui distribue plusieurs compagnies ferroviaires, se montre particulièrement intéressé par ce futur standard. « Aujourd’hui, Rail Europe se connecte à 10 ou 15 API, qui ont chacune leurs propres spécificités et leurs propres rythmes de mise à jour, ajoute Valentine Camusot. S’appuyer sur un standard faciliterait le travail d’intégration. » OSDM agit comme un adaptateur reliant les différents systèmes de distribution.
Des changements pour qui ?
Concrètement, qui profitera de l’OSDM ? « Les avantages de cette norme concernent davantage les intermédiaires comme nous, les GDS et les plateformes technologiques. Soit tous ceux qui font de l’intégration », relève Valentine Camusot.
Et pour les agences de voyages ? Pas grand-chose, répond-elle, sauf peut-être l’accès à un contenu plus harmonisé, voire un billet unique converti en QR Code.
« J’ai du mal à croire à un billet unique entre deux transporteurs puisqu’il n’existe pas d’interline dans le ferroviaire », estime pour sa part Cyril Guiraud, directeur général de Theta. « L’OSDM peut simplifier les choses si les compagnies ferroviaires se mettent vraiment dessus », complète-t-il. Le défi de standardisation reste une gageure comme le montrent les vicissitudes du NDC d’Air France et consorts. « Dans l’aérien, tu as quatre schémas différents de NDC, observe Cyril Guiraud. C’est un standard qui n’est pas totalement standardisé… »
Pour mémoire, la norme NDC représente un processus de standardisation de différentes étapes : recherche (tarification et prix), réservation, émission, après-vente.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site dédié à l’OSDM, Osdm.io et celui de l’UIC.
