Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Manifestations contre le surtourisme : « Majorque n’est pas à vendre ! »

Des îles Baléares aux Canaries en passant par Barcelone et Malaga, les mouvements hostiles au surtourisme se multiplient en Espagne.

Des milliers de personnes ont manifesté samedi à Palma de Majorque contre le surtourisme, source de revenus pour l’archipel espagnol des Baléares mais frein à l’accès au logement pour les habitants.

Marchant derrière la bannière « Majorque n’est pas à vendre », les manifestants ont parcouru le centre de Palma. Les organisateurs pointent notamment du doigt le coût des logements sur cette île de la Méditerranée de moins d’un million d’habitants, en raison du tourisme de masse.

Un précédent aux Canaries

Fin avril, des manifestants avaient scandé les mêmes discours aux Canaries, où une vingtaine de groupes sociaux et environnementaux avaient appelé à la manifestation. Des habitants s’étaient mis en grève de la faim.

L’Espagne, deuxième destination touristique au monde après la France, a accueilli 85 millions de visiteurs étrangers en 2023, selon les statistiques officielles. Sur ces 85 millions, 14,4 millions ont débarqué dans les îles Baléares, deuxième région d’Espagne en termes d’accueil de touristes. Et de nouveaux records sont attendus pour 2024.

Cette manifestation survient deux jours après l’effondrement jeudi d’un bar-restaurant situé sur le front de mer de Palma de Majorque, dans lequel sont morts deux jeunes touristes allemandes, un Sénégalais et une employée espagnole. L’archipel est particulièrement prisé des touristes allemands, britanniques et néerlandais.

Vers un tourisme plus responsable ?

Parmi les griefs mis en avant par les habitants figurent la pression immobilière, la multiplication des locations touristiques ayant contraint de nombreux habitants à fuir les centres-villes, ainsi que les nuisances sonores et environnementales.

Les habitants se sont donc mobilisés malgré les annonces, mi-mai, des autorités, affichant leur volonté de réduire le plafond de lits touristiques afin de stabiliser l’offre de logements de vacances de 430000 à 412000, soit près de 4,2% de moins, afin de stabiliser l’offre de logements de vacances à 308000 lits dans les hôtels et 104000 dans les locations saisonnières. 

Une décision qui n’est pas sans rappeler celle prise récemment par Amsterdam, qui a choisi de « dire non aux nouveaux hôtels », limitant le nombre de séjours hôteliers pour les touristes à 20 millions par an.

Les Baléares, qui affichent depuis 2022 l’ambition de « devenir la première destination circulaire » au monde, ont réaffirmé le 10 mai leur volonté d’agir en faveur d’un tourisme plus responsable en renforçant un décret-loi datant de 2020 au travers de mesures telles que l’interdiction de la vente d’alcool dans les magasins entre 21h30 et 8 heures du matin dans certaines zones de Majorque et d’Ibiza. 

L’industrie du tourisme représente 45% du PIB des Baléares.

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique