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Le difficile chemin qui mène à Rome

Plus de 2 millions de pèlerins sont réunis pour les obsèques de Jean-Paul II. Mais gagner la capitale italienne n’est pas chose facile…

La mort du Pape a été annoncée samedi 2 avril dans la soirée, et la date de ses obsèques (le vendredi 8 avril) décidée lundi 4 dans la matinée. Un délai fort court pour un événement planétaire… L’Italie a fait tout son possible : les centrales syndicales ont reporté la grève des transports prévue ce jour-là, les chemins de fer italiens ont positionné des trains supplémentaires et laissé les gares ouvertes la nuit…

Faire face à l’urgence

Partout dans le monde, mais surtout dans l’Europe catholique, des programmes ont été mis en place dans l’urgence par les professionnels : vols réguliers à tarifs spéciaux et vols spéciaux, trains, autocars, et même un navire d’une capacité de 1 000 personnes (au départ de Barcelone) ont convergé toute la semaine vers Rome, qui attend plus de deux millions de visiteurs. Lundi, il n’y avait déjà plus d’avion disponible en Espagne, témoigne un responsable d’Avico. Sollicité par une agence de Barcelone pour affréter un vol dans la journée de mardi, le courtier français s’est désisté, inquiet sur la capacité de l’aéroport de Rome à gérer l’afflux de vols supplémentaires. Nous avons été interrogés lundi par une agence spécialiste des pèlerinages, Ictus Voyages. Tout était bouclé en 24 h. Nous avons traité avec une compagnie basée à Rome pour éviter tout dérapage, témoigne pour sa part Damien Rémond, directeur de clientèle d’Air Partner, un autre courtier.

Dès lundi 4 au matin, le site d’Ictus Voyages proposait ainsi un A-R à Rome pour la messe d’enterrement : 0,00 E, nous contacter, pouvait-on lire jusqu’à 17 heures. Le prix a été mis en ligne dès confirmation de l’avion : Départ jeudi soir, retour vendredi soir, à partir de 461El’A-R. Et les pèlerins ont été invités à mettre un sac de couchage dans leur bagage.

La course à l’hébergement

Trouver un hébergement à Rome cette semaine n’est pas envisageable, confirme Marie-Paule Jeffredo, directrice de Bipel, l’agence technique des diocèses. Elle a affrété pour sa part un vol auprès d’Air Méditerranée (230 places, départ jeudi soir, retour vendredi soir) et bloqué 100 places sur Alitalia. Nous avons reçu de nombreux appels des diocèses lundi, correspondant à un potentiel de 500 personnes. Mais demande et réservation ferme sont deux choses différentes… Un décalage qui justifie que nombre d’agences spécialisées dans les pèlerinages (Routes Bibliques, Terre Entière, NDS…) aient renvoyé les demandes vers les diocèses : Trop court, tant pour la technique que pour la commercialisation, explique l’une d’elle.

De même, les comités jeunes des diocèses ont souvent renoncé à affréter des bus. Les vocations ont été balayées par les contraintes, techniques et financières, remarque une responsable du diocèse de Paris. Certains se sont rabattus sur Eurolines. Quant aux compagnies Air France et Alitalia, que la rumeur disait surbookées, elles communiquaient encore mercredi 6 sur les prix spéciaux proposés pour l’occasion.

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