« La Grèce n’a pas de problème de surtourisme » selon le Premier ministre
Malgré des mouvements locaux de contestation et la saturation de certaines îles l’été, le Premier ministre grec estime que le pays n’est pas confronté au surtourisme.
La Grèce est bien décidée à encourager l’essor du tourisme, afin d’engranger davantage de recettes.
« L’objectif est le revenu, a déclaré cette semaine le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis lors du 2e sommet Reimagine Tourism in Greece. Nous avons donc besoin d’un record de revenus, c’est certain, et c’est bien sûr lié au nombre d’arrivées. Mais ce que je regarde, c’est la contribution totale des touristes à la dynamique de développement du pays. »
Le pays compte ainsi sur une augmentation des dépenses moyennes par visiteur. « Nous voulons que nos touristes paient davantage dans notre pays, mais nous devons être sensibles au fait que le tourisme est un produit concurrentiel. »
Un projet de taxes pour les croisiéristes
Afin notamment d’augmenter les recettes, justement, un projet de taxe applicable aux croisiéristes est sur les rails. La Grèce va frapper au porte-monnaie les passagers de paquebots de croisière faisant escale dans les îles plébiscitées de Mykonos et de Santorin, a annoncé dimanche 8 septembre le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
L’objectif est d’appliquer une taxe de 20 euros. Reste à savoir quand cette mesure entrera en vigueur. Selon le chef du gouvernement, cette taxe permettrait aussi de réguler pour éviter des goulots d’étranglement quand des milliers de passagers souhaitent admirer, au même moment, un coucher du soleil.
Vers une jauge à Santorin ?
La Grèce a enregistré un record de 32,7 millions de visiteurs internationaux l’an dernier. Environ 10% d’entre eux ont visité Santorin, une destination particulièrement instagrammable.
En 2023, 800 paquebots de croisière ont accosté sur l’île, déversant près de 1,3 million de passagers, selon l’Association hellénique des ports. Il est d’ailleurs question d’instaurer une jauge de 8 000 croisiéristes par jour, dès l’an prochain, dans cette île très populaire des Cyclades.
De son côté, le maire Nikos Zorzos estime qu’il faut geler les capacités d’hébergement. « Santorin n’a pas besoin d’un seul nouveau lit », a-t-il déclaré lors du sommet. Sur cette île comme à Mykonos, plus aucun permis de construire ne serait accordé.
« Des problèmes de forte concentration de touristes »
A l’échelle du pays, le Premier ministre est catégorique : « La Grèce n’a pas de problème de surtourisme » et elle « ne devrait pas en développer ». Pour lui, la destination « fait face à des problèmes de forte concentration de touristes dans quelques destinations spécifiques, pendant quelques mois de l’année ».
Et Kyriakos Mitsotakis d’ajouter : « Nous commençons à voir que nos infrastructures sont mises à l’épreuve. Si nous avions plus d’infrastructures, nous pourrions accueillir plus de touristes. Il n’y a pas de limite absolue au-delà de laquelle nous ne pouvons plus satisfaire les touristes ».
Sans surprise, la destination souhaite également allonger la période touristique, afin que tous les visiteurs ne viennent pas en juillet et en août.
