Jean-Luc Boch : « La SNCF, le roi de l’immobilisme »
À l’occasion du lancement de la saison hiver à Paris, Jean-Luc Boch, président de France Montagnes et de l’ANMSM a taclé la SNCF pour sa frilosité à mettre en place des trains à destination des stations de montagne.
« Qu’est-ce qu’on attend pour mettre la pression à un organisme de mobilité en France qui est le roi de l’immobilisme, la SNCF », s’est emporté Jean-Luc Boch qui déplore le manque d’initiatives du ferroviaire pour emmener des vacanciers aux sports d’hiver. Un constat implacable quand on sait aussi qu’aucune entreprise, SNCF en tête, ne s’est positionnée sur l’appel d’offres lancé par la Compagnie des Alpes pour affréter des trains vers les vallées alpines à compter de cet hiver.
« C’est quasiment fini d’aller chercher des (voyageurs) long-courriers »
« On attend quoi » poursuit le président de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) alors que le train apparaît comme la solution de mobilité la moins émettrice en CO2. Beaucoup moins que la voiture, très majoritairement utilisée pour se rendre dans les stations. Selon les calculs de l’Ademe, le train pollue 8 fois moins que la voiture et 14 fois moins que l’avion. « Malheureusement la SNCF n’écoute pas » persifle Jean-Luc Boch.
Environ 70% de la clientèle des stations est française. Sur les 30% restants, 27% proviennent de trois pays proches : la Grande-Bretagne, la Belgique et les Pays-Bas. « Restent seulement 3% d’internationaux long-courriers dont l’empreinte carbone n’est pas forcément bonne, argumente le dirigeant. « C’est quasiment fini d’aller chercher des (voyageurs) long-courriers, assure aussi Jean-Luc Boch. Pas besoin d’aller les chercher car on se rend compte que la clientèle première à récupérer, ce sont les Français. »
Paris, « une empreinte carbone cent fois supérieure au tourisme montagne »
Très en verve, le président de France Montagnes et de l’ANMSM a également osé un comparatif avec la ville de Paris. « Savez-vous combien d’internationaux viennent fréquenter la capitale ? » a-t-il demandé face aux 150 professionnels de la montagne réunis jeudi à l’UGC Paris Bercy. Et de répondre aussitôt que « tous ces touristes qui viennent en avion ont une empreinte carbone cent fois supérieure à l’intégralité du tourisme en montagne ».
Prêchant pour sa paroisse, Jean-Luc Boch a enfin rappelé que « les stations ont été créées pour que les habitants puissent continuer à vivre sur les territoires ». Les stations de sports d’hiver représentent « 120 000 emplois directs et 200 000 à 300 000 emplois indirects, donc il y a 400 000 personnes qui vivent du tourisme à la montagne. Sans économie, il n’y a pas d’écologie. »