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Hôtellerie : les défaillances s’accélèrent

Selon des données fournies par Altares, le nombre de cessations de paiement liées au secteur de l’hébergement augmente de presque 20% sur les neuf premiers mois de cette année par rapport à la même période l’an dernier.

208 cessations de paiement sur les neuf premiers mois de l’année dans la catégorie « Hôtels et hébergement similaire » (176 l’an dernier, 160 en 2020). 68 autres dans la catégorie « Hébergement touristique et autre hébergement de courte durée » (58 l’an dernier, 26 en 2020). C’est « une envolée des défauts » qui n’étonne pas Thierry Millon, directeur des études Altares.

Selon le spécialiste, plusieurs facteurs justifient ce phénomène. « Déjà, du fait des aides de l’Etat, il y avait un niveau historiquement bas – depuis 30 ans – des défauts sur la période post-Covid, cela ne pouvait que remonter », explique-t-il à L’Echo touristique.

« Ensuite, poursuit-il, la consommation n’était pas au rendez-vous en raison de l’inflation ». Le secteur de l’hôtellerie-restauration figure parmi les plus impactés car « les professionnels ont dû aussi faire face à une envolée des prix de leurs matières premières alors que bon nombre d’entre eux devaient encore rembourser leur PGE », ou Prêts garantis d’État. « Hausse des coûts et revenus insuffisants ont fait que certaines entreprises n’ont pu tenir », ajoute Thierry Millon.

« Les plus fragiles sont tombés »

Enfin, troisième explication, au moment de la reprise post-Covid, le volume de nuitées et/ou de restaurants disponibles est remonté d’un coup. « Trop d’acteurs en même temps, les plus fragiles sont tombés. »

Le directeur des études chez Altares évoque aussi « l’attractivité des métiers et la difficulté dans le tourisme de recruter des talents, surtout lorsqu’il y a un effet saisonnier », ce qui conduit là encore des entreprises en difficulté. En matière d’attractivité, les établissements ont régulièrement besoin d’engager des travaux pour fidéliser et attirer des nouveaux clients. « Quand pendant la pandémie, on vous empêche de travailler alors que vous avez engagé des lourds travaux, à la fin vous avez une dette, et si vous ne pouvez pas la rembourser parce que le client ne revient pas à la date espérée, cela devient vite compliqué », concède Thierry Millon.

Les chiffres donnés par Altares montrent des défaillances en augmentation de près de 20% en 2024 (à des niveaux cependant proches de 2018 ou 2019 pour les hôtels). Ils sont proches des chiffres avancés par l’Umih qui évoque 20% de sinistres supplémentaires sur les 12 derniers mois. Le syndicat déplore que l’activité soit particulièrement impactée par « la hausse du prix des matières premières et de l’énergie », entraînant « des marges aujourd’hui très faibles ». L’organisation patronale appelle également à une formation obligatoire du personnel pour justement limiter le nombre de cessations de paiement.

Le nombre de cessations de paiement jugées sur les neuf premiers mois de chaque année. © Altares

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