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Faillite de FTI : « L’aérien, c’est l’épée de Damoclès »

Alors que FTI a fait faillite en Allemagne comme en France, des agences de voyages s’organisent pour faire partir leurs clients. L’aérien pose parfois problème.

C’est souvent pendant les crises que les clients (re)-découvrent la valeur ajoutée des agences de voyages. Depuis une semaine, FTI Touristik, en Allemagne, a fait faillite. Et depuis lors, des agences françaises se démènent pour reprotéger leurs clients qui ont acheté un voyage à forfait auprès de FTI Voyages, en cessation de paiement depuis lundi 10 juin. Notamment ceux qui devaient partir en vacances dans les jours ou prochaines semaines. Ce qui n’est pas simple.

Le terrestre reprotégé

« Nous nous organisons pour faire partir les clients, explique Jean-Charles Franchomme, cofondateur du Helpesk des pros du tourisme. Dès mardi dernier, des agences ont écrit aux hôtels, la plupart avaient fait sauter les réservations. » Des établissements que le voyagiste en difficulté n’avait pas encore payés, d’après des témoignages de plusieurs clients.

« Pour ma part, j’ai rebooké le terrestre en annulable sur des bed banks (des grossistes, Ndlr) ou via des TO qui vendent les hôtels à un bon prix. »

Quand le prix est supérieur, le client peut accepter ou refuser, d’après l’avocate Emmanuelle Llop, qui a répondu à L’Echo touristique sur plusieurs questions juridiques. Si la modification du forfait « touche un élément essentiel, le client a le choix entre accepter la modification sous les conditions proposées par l’agence dont une éventuelle hausse du prix, et résilier son contrat et en être remboursé sans frais », explique-t-elle.

Les EdV mettent la pression sur Iata

Pour les prestations aériennes, la situation est nettement plus compliquée. « L’aérien, c’est une épée de Damoclès, ajoute Jean-Charles Franchomme. Les agences déplorent des annulations arbitraires de vols, qui touchent même des billets payés et émis. »

« Or quand les vols sont complets, c’est impossible de re-réserver des sièges pour les clients », ajoute-t-il. Des vendeurs ont d’ailleurs préféré annuler les dossiers, pour limiter les risques et les complications. FTI Voyages encourageait vivement cette option.

De leurs côtés, les Entreprises du Voyage maintiennent la pression sur les compagnies aériennes. « Dans un courrier du 5 juin, nous avons sommé Iata de partager la liste des billets émis et non émis », indique sa présidente Valérie Boned. En clair, le syndicat a demandé la liste exhaustive des réservations pour les clients FTI France figurant dans le système IATA, en distinguant les billets payés de ceux qui ne le seraient pas encore.

Pour l’instant, l’association des compagnies aériennes a accusé réception, et s’est contentée de promettre une réponse. Ce matin, Valérie Boned a publié une lettre ouverte aux compagnies, afin d’appuyer sa demande.

Des réseaux d’agences sereins

La faillite a particulièrement impacté les agences du nord et de l’est de la France, qui vendaient davantage FTI Voyages. Néanmoins, la plupart des agences de voyages, habituées aux crises, ne se sentent pas fragilisées. 

« L’argent est chez nous » via une centrale de paiement, rappelle Laurent Abitbol, président de Marietton (Havas Voyages) et président du directoire de Selectour. « De plus FTI n’étant ni Gold ni Silver, il ne représentait donc pas de gros volumes », complète-t-il.

« Heureusement que les centrales de paiement paient après le départ, confirme pour sa part Richard Vainopoulos, président du réseau volontaire TourCom. Sinon, ce serait catastrophique pour les agences et leurs clients. A mon avis, l’APST et les (autres) garants français sont ravis d’avoir des centrales de paiement qui assument. Une agence qui dépose, c’est en moyenne 250 000 euros. »

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Malgré la faillite, FTI Voyages reste joignable

Sur son site web, FTI Voyages informe les internautes qu’elle a déposé, lundi 10 juin 2024, une déclaration de cessation de paiement auprès du tribunal de Mulhouse. « Cette action vise à préserver au mieux les intérêts de l’entité française, de ses collaborateurs, de ses clients et de ses partenaires, indique le voyagiste. Afin de vous accompagner au mieux et de limiter dans la plus large mesure possible les difficultés rencontrées, nous vous invitons à contacter nos services au +33 3 67 35 18 30. » La rédaction de L’Echo souhaite bon courage à son équipe.

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1 commentaire
  1. Anonyme dit

    « Les clients re-découvrent la valeur ajoutée des AGV » : OUI, grâce à la responsabilité de plein droit tant décriée par les AGV. Si elle n’existait pas, bonjour les dégâts !
    « L’argent est chez nous », « Les centrales de paiement paient après le départ », « L’APST est ravie d’avoir les centrales de paiement qui assument »
    L’APST n’est pas concernée par ce sujet spécifique : Elle ne re-protège que les clients Directs du défaillant.
    Dans ce ce cas spécifique, les centrales assument quoi ?
    Si le client payait son AGV « après le départ », il n’y aurait plus ce genre de problème, ni besoin de garant. Et cela ne changerait en rien la trésorerie des prestataires…

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