[EXCLUSIF] Air France diminue (nettement) la surcharge GDS
Nouveau rebondissement pour les agences de voyages. Pendant six mois, la surcharge GDS sera dérisoire pour les agences affaires, nous indique Henri Hourcade, directeur France d’Air France-KLM. Un coup de pouce transitoire pour encourager l’adoption de NDC. Autre information à retenir, pour les distributeurs loisirs cette fois : le groupe aérien maintiendra jusqu’à l’été 2025 certains tarifs loisirs dans Edifact.
L’Echo touristique : En juin dernier, vous aviez annoncé le report au 1er janvier 2025 de la surcharge GDS/Edifact applicable aux agences de voyages affaires. Le temps, notamment, d’ajouter des fonctionnalités manquantes. Vous maintenez ce calendrier ?
Henri Hourcade : La date du 1er janvier 2025 est maintenue. Ce qui change en revanche, c’est que nous mettrons alors en place une surcharge Edifact réduite, de 3 euros par direction, pendant une période transitoire de six mois. Nous l’avons annoncé ce matin aux têtes de réseaux. Il ne s’agit donc plus d’une exemption totale. Le montant de 3 euros s’appliquera jusqu’au 1er juillet 2025 pour les agences de voyages affaires. Air France et KLM souhaitent ainsi faciliter la transition vers la norme NDC et prendre en compte les spécificités des agences affaires.
En revanche, pour les agences loisirs, nous ne modifions pas le montant de la surcharge, qui est passée de 21 à 24 euros par direction le 1er juillet dernier, sur toutes les émissions aériennes Edifact.
Pourquoi cette surcharge réduite sur le segment affaires (avant qu’elle ne passe à 24 euros le 1er juillet 2025) ? Est-ce pour compenser le fait que les réservations via la norme NDC ne sont pas aussi efficaces et rapides qu’avec l’ancien système ?
Henri Hourcade : Sur le segment affaires, le taux de pénétration NDC atteint 8% en moyenne sur le marché français. C’est deux fois plus que début 2024, avec des disparités importantes. Certaines TMC parviennent à 30%. Des entreprises du CAC40 aussi. Mais au global, nous ne sommes pas à 80%… Nous devons donc poursuivre l’accompagnement. S’agissant des fonctionnalités, elles s’améliorent. Au deuxième semestre, nous déployons ainsi le remboursement des billets échangés, la séparation des dossiers quand deux personnes ne voyagent plus ensemble, les modifications de réservation avant paiement…
Qu’en est-il des modifications de dossiers après paiement ?
Henri Hourcade : Le split PNR après paiement sera disponible à partir de la mi-novembre. Les agrégateurs devront alors réaliser des développements en conséquence. Mais oui, les dernières fonctionnalités utiles pour le voyage d’affaires, notamment en termes de services et d’après-vente, seront disponibles à la fin de l’année.
Nous sommes sereins. L’adoption augmente déjà. Au cours de l’été 2024, un billet sur deux Air France ou KLM émis par les agences de voyages en France l’a été via NDC. Parmi les agences de voyages en ligne – loisirs -, le taux atteint environ 90%.
Le montant de 3 euros s’appliquera jusqu’au 1er juillet 2025, pour les agences de voyages affaires [qui] doivent au préalable signer un contrat bilatéral avec nous.
En résumé, toutes les agences de voyages affaires passeront donc à une surcharge de 3 euros, automatiquement ?
Henri Hourcade : Elles doivent au préalable signer un contrat bilatéral avec nous, appelé NTA pour « NDC Transition Agreement ». A défaut, elles s’inscriront dans le régime général, avec une surcharge Edifact de 24 euros par sens.
En 2025, les fonctionnalités seront équivalentes, que l’on réserve via l’ancien canal (Edifact/GDS) ou via la norme NDC ?
Henri Hourcade : On en prend la direction, mais pas totalement. L’interline ne sera pas prêt au 1er janvier par exemple – à ne pas confondre avec le code-share qui lui fonctionne. L’industrie ne va toutefois pas attendre 100% des anciennes fonctionnalités pour basculer. D’autant plus que NDC apporte plus qu’Edifact, comme la tarification continue qui donne accès à des tarifs plus attractifs. Sur un billet en cabine business long-courrier d’Air France-KLM, le client peut ainsi économiser jusqu’à 300 euros par AR. D’autres tarifs n’existent qu’en NDC comme les promotions et les tarifs d’appel sur le court/moyen-courrier.
Vous envisagiez le retrait ultérieur d’Edifact des tarifs VFR – visit friends and relatives – et des tarifs TO, au 1er janvier 2025. C’est toujours d’actualité ?
Henri Hourcade : Nous avons discuté avec le Seto* à ce sujet. Nous observons un taux d’adoption NDC plus de 70% sur les tarifs VFR, et de 30% sur les tarifs TO. Les taux progressent. Nous avons néanmoins décidé de reporter, là aussi au 1er juillet 2025, le retrait de ces tarifs, toujours dans la volonté d’accompagner.
*Syndicat des entreprises du tour-operating