Eona-X : ce projet méconnu sur la data qui veut révolutionner le tourisme de demain
C’est peut être LE sujet qui sera dans toutes les bouches d’ici cinq ans. Comment échanger sa data de manière efficace et sécurisée ? L’Europe s’est penchée sur ce problème et Eona-X est un début de réponse.
Lors de la dernière édition des Net Managers en Slovénie, réunissant décideurs et experts de l’industrie, Jonathan Huffstutler a présenté un projet de grande envergure : Eona-X. Le sujet peut paraître un peu complexe, mais il est stratégique pour les années à venir. « A tel point que la Chine et les Etats-Unis sont en train de copier l’Europe », assure le project management officer d’Eona-X.
Alors Eona-X, de quoi s’agit-il ? C’est une association qui vise à faciliter le partage de données dans le secteur du tourisme. Il faut voir cela comme un réseau autoroutier, mais pour échanger de la data au niveau européen. A priori, rien de révolutionnaire là-dedans. Sauf quand on sait que la donnée, c’est la matière première des services numériques et que 80% des données collectées ne sont pas partagées. Il y a encore une réticence de la part des acteurs à partager la data. Ils craignent pour leur sécurité, des problèmes de concurrence, ils n’ont pas confiance.
En 2018, le volume mondial de données était de 33 zettaoctets (1 zettaoctet = 1021 octets). En 2025 il sera de 178 Zettaoctets (+439.39 %) selon la Commission européenne. La valeur de l’économie de la data dans l’Union des 27 est de 544 milliards d’euros en 2023, avec une croissance de 9,3% par rapport à l’année précédente. En 2025, elle devrait être de 604 milliards d’euros et en 2030 de 955 milliards d’euros. Si jusqu’à présent 80% des données venaient d’Internet, très vite la majorité va provenir des données de machines.
Eona-X : circulation et échange de datas touristiques
Le but de Gaia-X, dont Eona-X est une émanation spécialisée dans le tourisme et le transport, c’est la création d’un véritable marché unique des données dans lequel les données personnelles et les données non personnelles, y compris les données commerciales sensibles, pourront circuler de manière transparente à travers les frontières et secteurs d’activités de manière sûre et sécurisée, conformément aux règles et valeurs de l’UE, dans l’intérêt des entreprises européennes et des citoyens.
Créée à l’initiative de 22 entreprises françaises ou allemandes (dont Amadeus, Orange ou encore EDF), Gaia-X est une initiative qui développe, sur la base des valeurs européennes, une gouvernance numérique. Depuis 2022, 1,7 milliard d’euros a été investi par les Etats membres et la Commission européenne dans les espaces de données.
Les poids lourds du tourisme commencent à s’y mettre
La naissance d’Eona-X doit permettre la création d’un véritable marché unique de données dans lequel les données personnelles et les données non personnelles, y compris les données commerciales sensibles, pourront circuler de manière transparente à travers les frontières et secteurs d’activités de manières sûre et sécurisée, conformément aux règles et valeurs de l’UE, dans l’intérêt des entreprises européennes.
Pour l’instant, tout cela peut sembler encore abstrait. « Les entreprises françaises n’ont pas trop saisi l’importance du sujet, alors que la France est la championne du tourisme, souligne Jonathan Huffstutler. En Allemagne, ils ont déjà investi plus de 200 millions d’euros. La France plus de 10 fois moins. »
Dans le tourisme, de grands groupes tels que ADP, Air France KLM, Amadeus, SNCF, Accor, Atout France, la Compagnie des Alpes ont néanmoins compris qu’il ne fallait pas prendre du retard sur le sujet, estime-t-il. La puissance de ces nouveaux agrégateurs de data est actuellement testée pour les Jeux olympiques, notamment par le prisme de l’arrivée des délégations dans les aéroports parisiens.
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