Émeutes : l’hôtellerie face à une vague d’annulations
« Nous demandons aux pouvoirs publics de tout mettre en oeuvre pour que puissions exercer nos activités sereinement et en toute sécurité », a déclaré Thierry Marx, le patron de l’Umih.
L’Umih a indiqué vendredi que les hôteliers français « subissaient une vague d’annulations de leurs réservations » dans les zones touchées par les violences déclenchées par la mort de Nahel, abattu par policier en région parisienne.
Depuis le 27 juin et la mort de l’adolescent de 17 ans, « plusieurs villes de France connaissent des tensions très fortes qui se traduisent par de la violence. L’état des lieux chaque matin fait par nos présidents Umih dans les départements m’alarme sur des attaques, des pillages et des destructions de commerces dont certains restaurants et de leurs terrasses », déplore dans un communiqué le président de l’Umih, le chef Thierry Marx.
« Nos adhérents hôteliers subissent une vague d’annulations de leurs réservations sur tous les territoires touchés par les dégradations et affrontements », dénonce-t-il, ajoutant que « l’attaque, la dégradation voire la destruction d’un restaurant ou d’un bar est injustifiable ».
Certains pays, comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni ont actualisé leurs recommandations suite à ces événements, incitant leur ressortissant à la prudence, leur demandant notamment de rester informés et d’éviter les rassemblements.
« Nos établissements sont intrinsèquement des lieux d’accueil, et parfois même des refuges et des lieux de secours en situation de crise. Ils ne doivent pas subir les conséquences d’une colère qu’ils n’ont pas suscitée et nous condamnons ces agissements », poursuit Thierry Marx.
« Nous demandons aux pouvoirs publics de tout mettre en oeuvre pour que puissions exercer nos activités sereinement et en toute sécurité », déclare-t-il encore.
Il indique que la fédération « se tient et se tiendra aux côtés des professionnels impactés pour les accompagner dans leur démarche ».
Déclarer le plus vite possible les sinistres
De son côté, Bruno Le Maire a demandé aux assureurs de baisser les franchises et d’indemniser rapidement les professionnels victimes de ces dégradations. Nous avons demandé aux assureurs de faire preuve de la plus grande simplicité dans le traitement des procédures », de « réduire au maximum les franchises » et « les indemnisations doivent arriver le plus vite possible », a déclaré Bruno Le Maire devant des journalistes.
Il a également demandé aux banques « la plus grande compréhension en termes de traitement des échéances » des commerçants et entrepreneurs concernés par des dégradations et pillages commis lors des violences qui ont éclaté dans de nombreuses villes de France après la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier.
Il s’exprimait lors d’un point presse au ministère avec la ministre déléguée chargée notamment des PME et du commerce Olivia Grégoire, après avoir reçu des représentants des commerçants, hôteliers-restaurateurs, des assureurs et des banques françaises.
Bruno Le Maire a invité les commerçants « touchés par des actes de vandalisme » à déclarer « le plus vite possible » les sinistres à leur assurance et exprimé le soutien aux entrepreneurs et salariés « sous le choc » de voir leurs lieux de travail saccagés.
Des cellules de crise sont réactivées dans chaque département et « nous voulons apporter des réponses rapides et fortes », a encore dit le ministre, en relevant que « 90 à 95% des commerçants sont couverts par des assurances sinistres et dégâts ».
Un report de paiement de charges sociales et fiscales pour les entreprises en difficulté sera aussi possible.