Faillite de FTI Voyages : l’APST a quasiment fini de rembourser
Suite à la faillite de FTI Voyages, son garant financier, l’APST, clôture les tout derniers dossiers de voyages à forfait.
La gestion du sinistre FTI Voyages est dans sa dernière ligne droite. Du 3 juin au 16 juillet 2014, l’APST a reçu 218 demandes de remboursement, correspondant à 664 clients. Et depuis, la caisse de garantie a procédé au remboursement de 214 d’entre eux, précise-t-elle. « Il nous reste quatre dossiers incomplets », explique Emmanuel Toromanof, le secrétaire général.
420 000 euros remboursés
En tant que garant du voyagiste FTI Voyages liquidé en juin 2024, l’APST a pris en charge les clients directs qui n’ont pas pu bénéficier des prestations achetées.
Le garant a ainsi remboursé 214 dossiers recevables, pour un montant total de 420 000 euros. « Ce n’est pas une énorme faillite », a commenté Emmanuel Toromanof à l’occasion d’une table ronde sur la réglementation, lors de la récente convention des Entreprises du Voyage Centre Est (EdV) en Albanie.
Une protection difficile à valoriser
« La France est un pays qui protège très bien les consommateurs », a relevé Eric Drésin, secrétaire général de l’Association européenne des agents de voyages et des tour-opérateurs (Ectaa). Dans d’autres pays européens comme Malte, les réglementations s’avèrent moins contraignantes, ce qui crée de l’opportunisme entrepreunarial.
Pour le voyageur, le facteur de décision reste souvent le prix, alors que la garantie financière devient considérée à sa juste valeur qu’en cas de défaillance. « Si on est une agence de voyages, c’est très compliqué de valoriser la protection du client, avec la garantie des fonds déposés, souligne Valérie Boned, présidente des EdV. En France, nous sommes attachés à ce qu’il y ait une réglementation. » Valérie Boned milite notamment pour une clarification des textes s’agissant du métier de travel planner/coach.
Une profession résiliente
Sur le marché français, l’univers des agences de voyages représente une profession « très dynamique », a ajouté Emmanuel Toromanof.
L’APST, garant principal, réunit 3600 adhérents, avec chaque année 300 à 500 nouveaux entrants, principalement sur le digital. Et autant d’opérateurs qui cessent leur activité.
A l’échelle européenne, le secteur fait preuve de « dynamisme » et de capacité de « renouvellement », note aussi Eric Drésin. Avec une résilience, comme au sortir du Covid. L’industrie compte environ 50 000 agents de voyages et 25 000 TO enregistrés, précise-t-il.
FTI, une défaillance venue d’Allemagne
FTI Voyages a effectué sa déclaration de cessation de paiement le 10 juin 2024. Soit une semaine après sa maison mère en Allemagne, FTI Touristik, troisième voyagiste européen. C’est en 2012 que FTI Group a racheté l’entreprise française Starter/Voyages Lesage – devenu FTI Voyages.
Le voyagiste réalisait ainsi en France environ 200 millions d’euros de ventes sur une base annuelle. Et ce, en très grande majorité via les agences de voyages.
France : près d’un million d’euros de remboursements rejetés
Des clients d’agences ont d’ailleurs déposé des demandes de remboursements auprès de l’APST (pour un montant global de 904 506 euros), toutes rejetées puisque l’organisme ne couvre pas les ventes indirectes.
L’impact de la chute du groupe a été particulièrement important outre-Rhin. Lors de la faillite, environ 175 000 voyageurs allemands avaient déjà payé leur voyage en totalité ou en partie, selon Eric Drésin, de l’Ectaa. « Peu avant les vacances d’été, les tentatives de réinscription auprès d’autres voyagistes ayant échoué, ces clients reçoivent ou recevront l’argent du DRSF, l’APST allemand, pour le voyage à forfait, indique-t-il. Ce qui concerne 90% des vacanciers. »
