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Déboires chez Boeing : les compagnies continuent de boire la tasse

L’avionneur américain, qui n’a livré que 14 avions en octobre, a entamé son plan de suppression de 17 000 emplois, et annoncé qu’il lui faudrait des semaines pour retrouver un niveau de production normal. Les compagnies, dépendantes des livraisons, continuent d’en faire les frais, certaines en profitant même pour dégraisser leurs effectifs.

Boeing a déclaré le 13 novembre qu’il commençait à émettre des avis de licenciement pour ses salariés, dans le cadre de son plan prévoyant à supprimer 17 000 emplois, soit 10% de sa main d’œuvre mondiale. Dans le même temps, le constructeur aéronautique a estimé que sa cadence de production devrait mettre des semaines à se remettre des plus de cinquante jours d’une grève qui a paralysé ses deux principales usines. 

Une situation qui continue d’être lourde de conséquences pour les compagnies aériennes de par le monde, entraînant retards de livraison et perturbations majeures.

Réductions d’offres et plans de départs

En premier lieu, les compagnies dépendantes des livraisons régulières de 737 Max, Ryanair et American Airlines en tête, voient leurs plans d’expansion freinés. Ryanair continue d’annuler des vols et de revoir à la baisse ses ambitions de croissance, quand American Airlines a réduit temporairement son offre sur certaines routes domestiques clés, augmentant la saturation des vols existants. 

La première low-cost américaine, Southwest Airlines, a de son côté proposé des départs volontaires et des congés prolongés à ses employés pour éviter des sureffectifs, situation qu’elle impute directement à la pénurie de 737 Max. La compagnie prévoit de terminer l’année 2024 avec 2000 travailleurs de moins qu’en janvier. 

Augmentations des coûts et pression sur les réseaux 

Pour d’autres transporteurs, les déboires de Boeing sont aussi synonymes de coûts opérationnels plus élevés. Incapable de recevoir à temps ses 787 pour ses vols long-courriers, United a expliqué devoir prolonger l’utilisation d’avions vieillissants, augmentant dépenses de maintenance et ses coûts en carburant. Le problème similaire se pose chez KLM, Air India, et de nombreuses autres compagnies.

Pour d’autres, comme Emirates, Qatar Airways, Japan Airlines (JAL) ou Singapore Airlines, ce sont plutôt les livraisons des 777X, dont les premières livraisons ne sont pas attendues avant 2026, qui remettent tout en cause. « Emirates a dû apporter des modifications importantes et très couteuses à ses programmes de flotte en raison des multiples lacunes contractuelles de Boeing », exprimait ainsi le président d’Emirates, Tim Clark, à Business Insider. 

14 avions livrés en octobre

En octobre, l’avionneur de Seattle n’a ainsi pu livrer, grâce à du personnel non gréviste, que quatorze appareils en octobre : neuf 737 Max, quatre 787 et un 767-300 cargo. 

Plus de 33 000 ouvriers travaillant dans les usines de Renton et d’Everett, près de Seattle (nord-ouest des Etats-Unis), ont débrayé mi-septembre après avoir massivement rejeté un projet d’accord social. Ils ont finalement validé le 4 novembre le troisième accord qui était soumis à leurs votes, et la reprise du travail a été fixée pour tous à mardi, même si certains ont eu l’option de reprendre dès le 6 novembre.
Boeing a indiqué avoir mis en place un plan pour que le redémarrage des opérations se fasse en toute sécurité et méthodiquement, mais il faudra plusieurs semaines pour une reprise complète de la production. 
Ce qui n’empêche pas l’avionneur de continuer à recevoir des commandes, avec récemment des engagements fermes pris par Latam ou la société irlandaise Avia Solutions Group. À fin octobre, le carnet de commandes atteignait 6 246 avions, dont 4 177 pour la famille du 737 MAX. Cela représente plus de 500 milliards de dollars.

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