Convention EdV Centre Ouest : ce qu’il faut retenir
Organisée en Sicile, près de Palerme, du 8 au 11 octobre, la convention régionale a traité de façon pratique les nouveaux modèles sociaux et l’utilisation de l’IA.
Avec 95 participants, la 3e convention des Entreprises du Voyage de la région Centre ouest a fait le plein. « Nous avons attiré la plus grosse affluence des délégations régionales, s’est réjoui son président Yvon Peltanche, en préambule. 25% de nos 199 adhérents sont présents. » Il a voulu organiser cet événement annuel autour de deux axes de développement qu’il estime essentiels : le partage de la valeur et la transformation numérique. Voici les temps forts à retenir.
Les institutions s’engagent
Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage (EdV), qui met un point d’honneur à participer à toutes les conventions régionales cette année, a rappelé les chantiers en cours au syndicat. L’accent est mis sur l’accompagnement pratique des adhérents. « Début janvier, nous pourrons leur proposer un outil d’intelligence artificielle (IA), qui les aidera dans leurs tâches répétitives. En collaboration avec le Cediv, bien avancé sur le sujet, l’outil devra leur faire gagner du temps pour qu’ils se consacrent davantage à la vente ». Pour les entreprises de moins de 50 salariés, les OPCO financent les formations sur ces nouvelles compétences.
Le syndicat a également conclu deux accords sur la prévoyance des cadres et non-cadres, et sur une nouvelle mutuelle de branche, avec AG2R et Apicil. Quant à Emmanuel Toromanof, secrétaire général de l’APST, il a rappelé la mesure appliquée cette année aux adhérents : une réduction de 3% sur la cotisation fixe pour ceux qui engagent, d’ici le 31 décembre, une certification d’éco-responsabilité.
Les solutions pour mieux rémunérer
De son côté, Marie-Laure Tarragano, avocate en droit social, a décrypté les différentes formules pour améliorer la rémunération des salariés : le partage de valeur (obligatoire dans les entreprises de plus de 11 salariés, à partir du 1er janvier 2025), l’intéressement, la participation, le plan de partage de valorisation sur trois ans, censé motiver les salariés à long terme.
Autre sujet à anticiper : la semaine des quatre jours, qui peut être lissée sur l’année, en fonction des périodes de travail, pour apporter plus de souplesse aux salariés, notamment les femmes très nombreuses dans le secteur des agences.
L’IA en question
L’intervention d’Arnaud Desmarest, consultant en IA, a visé juste. En tant qu’ex-agent de voyages spécialisé dans le sur-mesure, il a su exposer avec clarté les multiples usages des nouveaux outils, comme ChatGPT. La liste est (presque) sans fin : création de contenu, rédaction de fiches destination, traitement des réclamations, sourcing des fournisseurs, réponse à des appels d’offre, gestion de la phase découverte du client, présentation commerciale en BtoB, et même stratégie d’entreprise. « Mais pour optimiser le résultat, il faut savoir maîtriser le prompt, a-t-il insisté. Il faut apporter de la nuance dans la requête, comme lors d’une conversation. On est face à un cerveau artificiel, cela demande du management. »
Selon lui, une fois l’outil maîtrisé, via une formation adéquate, le gain de temps devrait se faire vite sentir. « Trois salariés en agence vont pouvoir produire beaucoup plus de travail et être plus compétitifs. L’IA remplace des tâches, pas des humains. Je ne crois pas au chômage de masse, mais à l’évolution du métier. La valeur ajoutée reste le relationnel », a-t-il assuré.
Olivier Roche, consultant chez FCB.ai, a mis en avant le rôle des chatbots, qui vont chercher dans les bases de connaissances des entreprises. « L’outil du Cediv est en cours de développement, a-t-il précisé. Il sera connecté à la plateforme Orchestra, et saura répondre à 300 questions en se basant sur 1000 bases de connaissances sourcées. » Et de citer les bots déployés par One Provence, Air Caraïbes et bientôt Voyage Privé. « Il n’existe pas un seul outil entièrement dédié aux agences, mais on peut créer un outil qui remplit le plus de tâches possibles à leur service. » Et de conclure, confiant : « l’IA est là pour rester, ne ratez pas cette révolution et travaillez sur votre chaleur ajoutée ».
