Ces grandes entreprises du tourisme qui recourent à l’IA
L’intelligence artificielle (IA) est-elle déjà utile pour les entreprises du tourisme ? Virginie Faivet, directrice générale de StartHack, a dispensé un petit cours sur la question aux participants de la convention des EDV Île-de-France.
Intervenant lors de la convention des Entreprises du Voyage Île-de-France en Slovénie, Virginie Faivet, à la tête de l’organisme de formation StartHack, est venue dispenser un petit cours d’intelligence artificielle aux 80 participants présents. L’occasion également de rappeler que de grandes entreprises liées au tourisme utilisent l’IA avec des résultats probants.
Alors que les Entreprises du Voyage sont en train de créer « une IA générative sectorielle », comme l’a annoncé la présidente Valérie Boned à L’Echo touristique lors de l’IFTM, Virginie Faivet, spécialiste en marketing digital, a rappelé les usages variés de l’IA appliqués au tourisme.
Parmi ceux-là, les assistants virtuels et chabots améliorés, la gestion des perturbations de voyage, la prédiction de la demande et gestion dynamique des capacités, la prévision des tendances de voyage et des prix, la traduction en temps réel améliorée, ou encore la reconnaissance faciale et sécurité améliorée.
Réservations et revenus en hausse
Autant de bonnes raisons qui font que de nombreuses entreprises intègrent l’IA dans leur travail au quotidien. Virginie Faivet a d’ailleurs décliné quelques exemples. Ainsi Expedia utilise des algorithmes pour personnaliser des recommandations de voyage correspondant au profil de ses clients. « En intégrant des chatbots sur sa plateforme, l’entreprise a réduit le temps de réponse et améliorer le service client, avec un taux de satisfaction en hausse de 15% » souligne celle qui est aussi présidente de la CPME des Yvelines.
Autre exemple significatif, Airbnb qui utilise des modèles d’IA pour améliorer la tarification dynamique en analysant les données de marché et les tendances de la demande. Résultat : « une augmentation moyenne de 20% des revenus pour certains hôtes ». Booking n’est pas en reste. En intégrant l’IA dans son moteur de recherche pour améliorer l’expérience utilisateur, la plateforme d’hébergements est à même de prévoir les comportements des utilisateurs et offrir des recommandations basées sur des données en temps réel. « Grâce à cette personnalisation, l’entreprise a constaté une augmentation de 10% des réservations » indique Virginie Faivet.
Toujours dans l’hôtellerie, Accor recourt à l’IA pour améliorer ses processus de gestion des ressources humaines, notamment par le biais de chatbots concernant les questions fréquentes des employés. Cela réduit de 40% le temps consacré par le personnel RH à répondre aux demandes courantes, permettant ainsi aux employés de se concentrer sur des tâches plus stratégiques.
Près de 60% des agences de voyages l’utilisent
Adepte aussi de l’IA, la compagnie Delta Air Lines s’en sert pour analyser les données de maintenance de ses avions et anticiper les besoins. « Grâce à cette approche, l’entreprise a réduit de 20% les retards liés à des problèmes techniques » explique Virginie Faivet.
Bien sûr, l’Intelligence Artificielle a un coût, « entre 10 000 et 1 million d’euros selon les usages ». Son utilité est de moins en moins à démontrer. « En 2023, plus de 57% des agences de voyages dans le monde ont commencé à adopter des outils d’IA générative pour automatiser les interactions clients et personnaliser les recommandations de voyage » rapporte Virginie Faivet.
Une utilisation qui va crescendo mais qui n’est pas sans impact sur l’emploi. Selon une étude du World Economic Forum, l’automatisation pourrait supprimer jusqu’à 10% des emplois dans le secteur du tourisme d’ici 2030. Toute médaille a son revers.
