Boosté par le digital, le Club Med réalise 73% de ventes directes
Le client est multicanal ? Le Club Med aussi, dans une commercialisation de resorts qu’il préfère en circuit court.
Digital, téléphone, agences en propre, la marque au trident privilégie depuis longtemps la distribution par ses propres canaux. Le Club Med réalise « 73% de ventes directes » à l’échelle mondiale, a indiqué son PDG Henri Giscard d’Estaing, lors du congrès des Entreprises du Voyage (EdV) au resort de Val d’Isère.
« Le rôle de l’agence de voyages reste très important mais est à réinventer »
Le groupe compte 40 sites internet en 18 langues, une centrale de réservations, mais aussi des agences-appartements, en étage. Ses clients, eux, sont multicanaux pendant toute leur phase d’inspiration jusqu’à la réservation.
« Le rôle de l’agence de voyages reste très important mais est à réinventer » estime Henri Giscard d’Estaing. Au Brésil, 70% des clients qui skient en Europe passent ainsi par des agences « qui apportent un service ». En France, la marque au trident s’appuie sur seulement quelques centaines d’agences partenaires, qui empochent une commission réduite sur les ventes.
20 ans de montée en gamme
2024 marque les vingt ans du lancement de la montée en gamme du voyagiste, a aussi tenu à rappeler le PDG. « Le Club Med était devenu le plus cher du moyen de gamme », avec « une marge opérationnelle proche de zéro ». La premiumisation a représenté un chantier titanesque, beaucoup plus long que prévu. « Nous avons dû fermer 85 Club Med dans le monde. Nous en avons ouvert 50. » Aujourd’hui, les 70 resorts du groupe sont neufs, rénovés ou récents.
« Dans le monde, le segment qui progresse le plus vite, c’est le tout compris haut de gamme. C’est ce qui fait que les chaînes hôtelières sont en train de s’y convertir. »
Vers une année 2024 record
La montée en gamme porte enfin ses fruits, au niveau financier. Le groupe a enregistré en 2023 « des records historiques », avec près de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires et près de 10% de marge opérationnelle.
« Sur le premier semestre de cette année, nous allons battre de nouveau ce record, avec une croissance à deux chiffres de l’activité. » Et ce, malgré les Jeux olympiques qui ralentissent l’activité en juillet, et le lent redémarrage des voyages internationaux des Chinois.
Quel avenir avec Fosun ? Motus
Interrogé sur les inquiétudes que suscitent les intentions de l’actionnaire chinois Fosun, Henri Giscard d’Estaing s’est montré nettement moins dissert.
La démission de son bras droit Michel Wolfovski, directeur général adjoint, suscite même des spéculations sur une éventuelle « reprise en main » du conglomérat. La rumeur évoque une délocalisation du siège social à Shanghai et d’un changement probable de gouvernance. L’avenir à court terme de Henri Giscard d’Estaing s’écrit-il encore au Club Med ? A cette question posée par François-Xavier Izenic, le principal intéressé a répondu… hors sujet.
