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Aviation privée : l’effet sur le climat voué à s’aggraver sauf régulation, selon une étude

Une étude affirme que l’aviation d’affaires serait responsable de 1,7 à 1,8% de l’empreinte carbone de l’aviation commerciale et qu’elle a vu ses émissions de CO2 bondir de 46% entre 2019 et 2023.

L’aviation privée a vu ses émissions mondiales de CO2 bondir de 46% entre 2019 et 2023. Sa contribution au réchauffement, encore marginale, risque de s’aggraver sans régulation, selon une étude publiée jeudi 7 novembre. Ce texte, paru dans la revue Communications Earth & Environment affiliée à Nature, souligne aussi l’usage de ce moyen de transport par les ultra-riches pour leurs loisirs. La publication coïncide avec les appels d’ONG à limiter la croissance de l’aviation dite d’affaires.

1,7 à 1,8% de l’empreinte de l’aviation commerciale 

L’étude, réalisée par des chercheurs d’universités suédoise, allemande et danoise, observe un recours « saisonnier » aux jets privés, notamment vers les Baléares et la Côte d’Azur en été. Elle souligne aussi l’usage de centaines de jets privés lors du Super Bowl, de la Coupe du Monde de football au Qatar en 2022, ainsi que pour le Festival de Cannes, les rencontres économiques de Davos et le sommet climatique COP28 à Dubaï en 2023.

Le gouvernement français, à la recherche de nouvelles sources de revenus, a dit vouloir alourdir dans son budget 2025 la taxation des passagers des jets privés, un projet dénoncé par le secteur qui assure que ces appareils servent surtout à du transport médical et à des déplacements professionnels.

Les chercheurs estiment que l’aviation d’affaires représentait 1,7 à 1,8 %, soit 15,6 millions de tonnes de CO2 en 2023, de l’empreinte carbone de l’aviation commerciale. Cette dernière, selon les compagnies, contribue pour 2,5 à 3 % aux émissions mondiales de CO2, qui ont atteint 57 milliards de tonnes équivalent CO2 en 2023 selon l’ONU Environnement.

68,7% des jets privés basés aux États-Unis  

L’étude indique que la croissance de l’aviation privée risque d’invalider les gains d’efficience obtenus avec des avions moins gourmands. En effet, 8 500 jets d’affaires devraient entrer en service d’ici à 2033, contre une flotte actuelle de 26 000 appareils dans le monde.

Autres données : près de la moitié des trajets en jets privés font moins de 500 km, et 68,7% de ces appareils sont basés aux États-Unis.

Les utilisateurs de jets privés, soit 0,003 % de la population adulte mondiale, disposent d’un patrimoine moyen de 123 millions de dollars. Pour les chercheurs, réguler ce secteur est un « casse-tête », car les pouvoirs publics sont souvent réticents à s’attaquer aux élites fortunées et influentes.

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