Air France/KLM les enjeux d’une fusion
Le rapprochement entre les deux transporteurs est imminent. Il pourrait entraîner un bouleversement du ciel européen.
Air France et KLM sont sur le point de créer un transporteur aérien européen intégré, faisant ainsi le premier pas dans la consolidation du ciel, après les échecs des alliances British Airways/KLM et KLM/Alitalia.
Selon des informations parues dans l’Agefi et confirmées par les syndicats d’Air France (SNPL) et de KLM (VNV), le rapprochement entre les deux compagnies devait être officialisé le18 septembre, au lendemain de la réunion d’un comité central d’entreprise d’Air France et du conseil de surveillance chez le transporteur néerlandais. Il prendrait la forme d’un échange d’actions, l’Etat français cédant à KLM 15 % de sa participation, Air France prenant, en échange, le contrôle total de KLM, qui conserverait son identité et entrerait dans l’alliance Skyteam.
Si elle aboutit, cette fusion va créer un poids lourd du transport aérien, qui forcera les rivales d’Air France à réagir. D’autant qu’Alitalia se dit disposée à faire ménage à trois. Première victime : la compagnie Swiss. Du partenaire européen qu’elle trouvera dépend sa survie. Alors que British Airways avait été un moment évoqué, c’est maintenant Lufthansa qui semble tenir la corde pour prendre le contrôle du transporteur suisse. British Airways pourrait éventuellement se rapprocher d’Iberia, sa partenaire dans Oneworld.
L’harmonisation des réseaux, le plus important
Concernant les vols transatlantiques, une fusion Air France-KLM mettrait SkyTeam en position de leader. Outre Delta, l’alliance pourrait en effet intégrer Northwest, partenaire historique de KLM, mais aussi Continental, associée à ses deux consoeurs aux Etats-Unis. Quant aux autres partenaires de KLM (Malev, Malaysia Airlines, etc.), ils devront faire un choix.
C’est néanmoins dans l’harmonisation des réseaux que les enjeux sont les plus importants. KLM, qui opère 138 vols par semaine au départ de France (74 au départ de la province dont Lyon, Nice et Toulouse) vers son hub d’Amsterdam, pourrait être contrainte de fermer des lignes dans l’Hexagone pour ne pas affaiblir le hub de Roissy, entraînant des conséquences importantes pour les agences de voyages de province. Elles verraient alors leur choix limité et la préeminence d’Air France se renforcer encore.
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