Air France/KLM fait un pas vers Alitalia
« Le groupe aérien franco-néerlandais a reconnu être en « phase exploratoire » pour une éventuelle fusion avec la compagnie italienne, en grande difficulté financière. »
Alors qu’Alitalia se débat pour trouver une solution à sa crise financière, le groupe Air France/KLM a fait un geste vers une fusion avec la compagnie italienne, détenue par l’Etat à hauteur de 49,9 %. A la demande d’Alitalia, nous avons ouvert une phase d’échange exploratoire, a déclaré Jean-Cyril Spinetta, président d’Air France/KLM qui a rappelé que dès l’origine, nos relations ont intégré une perspective de fusion à terme.
Piano, piano…
Pour autant, le groupe aérien veut y aller doucement. Secoué en Bourse, il rappelait quelques heures plus tard qu’il n’y avait ni discussion, ni négociation à ce stade avec la compagnie italienne, dont il possède 2 % du capital.
De son côté, Alitalia a confirmé avoir pris des contacts avec Air France/KLM mais ceux-ci sont encore dans une phase initiale et ne sont pas exclusifs. Avant toute discussion, le groupe franco-néerlandais veut des réponses à trois questions : le plan d’Alitalia est-il susceptible d’aboutir à un équilibre économique satisfaisant ? Y a-t-il un choix stratégique cohérent entre les deux entreprises ? Quelles seraient les synergies qui résulteraient d’un rapprochement ? Selon Pierre-Henri Gourgeon, DG délégué d’Air France/KLM, cette phase exploratoire pourrait durer quelques semaines.
Le sujet est très sensible, alors qu’Alitalia s’attend pour 2006 à une perte supérieure à celle enregistrée l’an dernier, à 167 ME. D’autant qu’il dérape sur le terrain politique. Alors que Jacques Chirac s’est dit favorable à un rapprochement, le président du Conseil italien, Romano Prodi, s’est donné jusqu’à fin janvier pour trouver une solution. Tout en affirmant qu’il avait beaucoup de doutes sur les intentions du transporteur français. Air France veut-elle créer un groupe européen, dans lequel l’Italie ait sa place, ou s’emparer du marché italien du transport aérien, qui est grand et riche ?, s’est-il interrogé.