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Xavier Obert (Go&Live) : « La mise en place d’un ETA pour le Royaume-Uni n’est pas une bonne nouvelle »

Acteur majeur des voyages pour les jeunes, le groupe Go&Live craint que la mise en place d’une autorisation de voyage électronique (ETA) pour le Royaume-Uni enraye la reprise de la destination.

L’Echo touristique : Le Royaume-Uni va imposer une autorisation de voyage électronique (ETA) pour tous les voyageurs dès le printemps prochain. Vous craignez un impact sur votre activité ?

Xavier Obert, président du groupe Go&Live : Le voyage scolaire, qui est l’une de nos trois activités, est un marché qui est très tourné sur le prix. La moindre hausse tarifaire a un impact réel sur l’état des réservations. D’autant plus que cette annonce intervient en pleine période de commercialisation des voyages de l’hiver et du printemps 2025. Sur ce segment, en particulier, la mise en place de cette ETA n’est pas une bonne nouvelle.

Les voyages scolaires accompagnés par un enseignant bénéficiait, jusqu’ici, d’une dérogation spéciale pour entrer au Royaume-Uni. Vous ne pensez pas qu’elle puisse être reconduite ?

Xavier Obert : En l’état actuel des choses, il n’y a eu aucune communication concernant cette dérogation. Nous n’avons pas beaucoup d’espoir même si elle était un outil très précieux pour convaincre, puisqu’elle permettait de se passer du passeport. Au-delà de l’aspect tarifaire, ce sont des contraintes supplémentaires pour les enseignants et les professeurs, qui devront s’acquitter de contrôles administratifs aux frontières, en plus de l’autorisation de sortie du territoire qui est, déjà, une contrainte.

Est-ce que la destination Royaume-Uni risque de reculer dans votre activité ?

Xavier Obert : Malgré la crise sanitaire, le Brexit, l’inflation ou encore les formalités, le Royaume-Uni demeure notre première destination. Sur la partie « voyage scolaire », nous avons réalisé, en 2024, 75% du chiffre d’affaires de 2019. Ca reste donc une très bonne année. Mais nous devrons encore patienter pour retrouver ce niveau d’activité. Concernant les séjours linguistiques, c’est plus compliqué. Au Royaume-Uni, les prix d’achats ont augmenté de 10%, chaque année, depuis la crise sanitaire. Les ventes en pâtissent.

Les séjours linguistiques, c’est le segment qui a le plus de mal à redécoller ?

Xavier Obert : De façon globale, le marché des séjours linguistiques est en méforme. Principalement à cause de cette inflation. Ce sont des séjours avec de nombreuses prestations (transport, hébergement, encadrement, cours de langue, activités…) et leur prix s’est envolé. D’autres éléments extérieurs, comme les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, ont sans doute impacté les réservations. Sur cette partie de notre activité, nous enregistrons 60% du volume d’affaire réalisé en 2019. C’est encore insuffisant, mais c’est en progression par rapport à 2023.

Certaines destinations arrivent toutefois à tirer leur épingle du jeu ?

Xavier Obert : Malte profite clairement de ce contexte. Malte, c’est l’Angleterre – et l’anglais – au soleil. Mais c’est une destination qui s’adresse plutôt à une clientèle de grands adolescents, plus mature, plus autonome. L’Espagne et l’Italie ont également très bien fonctionné pour la partie « voyages scolaires ». Et puis il y a la France, avec les marques American Village et Sports Elite Jeunes, et l’Amérique du Nord, notamment le Canada.

Vos marques dédiées aux colonies de vacances (American Village et Sports Elite Jeunes) ont retrouvé leur assise ? Ce marché avait été largement sinistré par la crise sanitaire…

Xavier Obert : L’activité « colonie de vacances » est la satisfaction de l’année. Nous avons dépassé le niveau d’activité enregistré en 2019. Nous avons lancé des séjours thématiques qui ont très bien marché, alors qu’American Village fêtait, cette année, son trentième anniversaire. Hormis le sabotage contre la SNCF à l’ouverture des JO, qui nous a obligé à rebooker 3 000 enfants sur le week-end, l’été s’est vraiment bien passé pour nos marques qui opèrent en France. Sur l’ensemble du groupe, c’est plus de 10 000 enfants encadrés cet été. Nous venons aussi de racheter Nouvelle Vague, un spécialiste de la colonie de vacances dans l’Hexagone, pour renforcer notre implantation sur ce segment.

Avez-vous déjà une vision sur la façon dont 2025 pourrait se passer ?

Xavier Obert : Nous tablons sur une progression dans les trois secteurs d’activité. Pour certaines marques, comme American Village, nous en sommes même déjà sûrs face à l’état des réservations. Mais le marché a évolué, c’est indéniable. Nous travaillons donc pour répondre aux nouvelles attentes. En lançant de nouvelles destinations par exemple avec Nacel (Bali, Corée du Sud, Tokyo), Sans Frontières (Guatemala, Mongolie…) ou de nouveaux complexes sportifs en France, avec de nouveaux sports. Nous devons aussi réfléchir à la structure de nos produits (durée, typologie d’hébergements, etc…) pour être en mesure de répondre à la nouvelle donne économique pour les ménages.

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