Tourisme et handicap : « On a un mont Blanc à gravir » selon Olivia Grégoire

Alors que les épreuves des Jeux paralympiques se poursuivent jusqu’au 8 septembre, Olivia Grégoire a regretté le manque d’accessibilité de la France lors d’un point presse mardi à Bercy.

« C’est joli de regarder les Jeux olympiques et paralympiques, d’applaudir les athlètes paralympiques, c’est encore mieux s’ils peuvent aller dans les cafés, hôtels et restaurants », a estimé la ministre délégué démissionnaire au Tourisme. Or avec 560 000 établissements recevant du public inaccessibles aux personnes handicapées, la France « n’est pas au rendez-vous ». « On a encore un mont Blanc à gravir pour être une société inclusive ».

Un fonds sous-utilisé

Sur les 1,5 milliard d’euros dévolu lors du comité interministériel sur le handicap, « 350 millions ont été fléchés il y a 18 mois pour accompagner les établissements recevant du public, au nombre de 800 000 dans notre pays », a-t-elle rappelé.

Dans le cadre d’un fonds ouvert à l’automne 2023, l’Etat prend ainsi en charge jusqu’à 50% des frais engagés pour la mise en accessibilité d’un commerce, d’un hôtel, d’un restaurant. Avec un plafond de 20 000 euros.

Dans les faits, un peu plus de 500 demandes de dossier ont été déposés. « Ce n’est pas à la hauteur des efforts que l’on doit faire, a fustigé la ministre. Je veux croire que cela va se décanter. (…) Il est important que les établissements recevant du public, et notamment les acteurs du tourisme, se saisissent enfin de ce qui est tout simplement la loi depuis 10 ans. »

Paris 2024, « une réussite »

Olivia Grégoire a aussi et surtout fait un point sur la saison estivale à l’aune des Jeux olympiques et paralympiques. 

Cet été, 65% des Français sont partis en vacances cet été (-2 points vs l’été passé, +1% vs 2022). Et 89% des Français partis ont séjourné en France, « en privilégiant les courts séjours ».

Les Jeux olympiques et paralympiques « ont été une réussite » même si l’on peut regretter quelques augmentations de prix « parfois injustifiés ». Ils « auront fait rayonner la France à travers le monde ». Et d’ajouter : « Nous n’avons pas observé de phénomène d’éviction massif ».

D’ailleurs, la France mérite selon elle plusieurs médailles d’or, notamment pour la fréquentation touristique internationale pendant la période olympique (+13% à Paris), la hausse de certaines clientèles (Chine, Etats-Unis, Japon), les 1,4 million de touristes domestiques à Paris (+27% pendant les JO). Sans oublier une médaille d’or pour les perspectives de recettes touristiques internationales.

Et si des restaurateurs et autres commerçants ont regretté une perte d’activité à cause des jeux, une commission d’indemnisation créée pour tous les commerçants dans le périmètre Silt, sera opérationnelle en 2025.

Vers 100 millions de visiteurs étrangers

Les recettes touristiques internationales de la France avaient atteint 62,5milliards en 2023, et s’élèvent à 32,5 milliards au premier semestre 2024 (+6%). Par conséquent, leur montant pourrait atteindre 68 milliards d’euros cette année, après 62,5 milliards en 2023. La destination devrait enregistrer 100 millions de visiteurs étrangers en 2024, contre 98 millions en 2023.

Le gouvernement n’en oublie pas moins ses concurrents directs. A commencer par l’Espagne qui détient toujours la médaille d’or des recettes touristes internationales, mais aussi l’Italie. Slow tourisme et montée en gamme des offres touristiques comptent parmi les leviers pour préserver la vitalité du secteur.

L’arrière-saison s’annonce prometteuse, a complété Christian Mantei, président d’Atout France. Désormais, le mois de septembre représente 25% de l’ensemble des nuitées de l’été. Soit « davantage que le mois de juillet », a-t-il précisé.