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Quel est l’impact de la (quasi) fin d’Airbnb à New York ?

Depuis un an, Airbnb et les plateformes concurrentes sont non grata à New York. L’heure d’un premier bilan a sonné.

Il y a un an presque jour pour jour, la municipalité de New York, où se loger relève du parcours du combattant, a adopté une loi qui interdit, ou presque, les meublés touristiques type Airbnb. Seules les locations longue durée (plus de 30 jours) et les chambres chez l’habitant demeurent autorisées.

New York représente l’une des destinations historiques du groupe californien Airbnb. Son nouveau cadre réglementaire appelé « loi locale 18 » ou « LL18 » et ses conséquences font l’objet de toutes les attentions.

Recul de 82% des annonces

Cette législation, plus stricte que celle de Paris par exemple*, a d’ailleurs fait grand bruit dans le monde entier. 

Quel est son impact ? Le nombre d’annonces Airbnb pour des séjours de moins de 30 jours dans la ville est passé de 22 246 en août 2023 à 4 000 en mai 2024, soit une chute de 82%, selon Business Insider.

Dès l’automne dernier, Brian Chesky, cofondateur d’Airbnb, affirmait que les prix des hôtels avaient grimpé de 8% (sur un an). Dans un récent rapport sur Big Apple, le leader mondial de la location saisonnière persiste et signe.

« Un an après son adoption, la réglementation sans précédent de la location à court terme à New York n’a pas tenu sa promesse de lutter contre la crise du logement », assure la plateforme sur Internet. Les prix moyens des hôtels à New York ont ​​augmenté de 7,4% en 12 mois, contre une augmentation de seulement 2,1% à l’échelle nationale, selon les données de CoStar. Et les loyers continuent d’augmenter, de +3,4% au cours des 11 premiers mois d’application de la loi (source StreetEasy), ajoute Airbnb.

« Au lieu d’améliorer l’accessibilité », les nouvelles réglementations « ont mis à l’écart les consommateurs ordinaires et ont laissé les anciens hôtes en difficulté pour joindre les deux bouts », estime Theo Yedinsky, vice-président des politiques publiques de la plateforme de meublés touristiques.

Chute des réservations 

Autre conséquence, les prix des locations sur Airbnb s’avèrent élevés, comme nous avons pu le constater ce matin lors de nos recherches.

Lodgify, un logiciel de locations saisonnières basé à Barcelone, a aussi diffusé une étude sur New York. Sans surprise, cette entreprise se montre très critique.

« Lorsque nous avons demandé à nos clients new-yorkais dans quelle mesure la loi locale 18 avait eu un impact sur leur activité sur une échelle de 1 à 10, la réponse moyenne était de 8,5 », indique Lodgify. L’éditeur de logiciels note également une baisse de 52% des réservations Airbnb qu’il traite, au cours des deux dernières années.

« Dans le cadre d’une enquête, les hôtes de Lodgify ont exprimé leur déception quant à l’impact de la nouvelle politique sur leurs activités, résume l’entreprise catalane. Ils estiment qu’elle n’a pas contribué à améliorer la pénurie de logements et les prix des loyers. »

Lodgify a analysé 5 800 réservations à New York dans ses données internes, y compris les réservations directes ainsi que les réservations d’Airbnb, Vrbo, Booking.com, Expedia, Google Vacation Rentals.

New York, un symbole fort

La métropole américaine pourrait-elle inspirer d’autres grandes villes touristiques ?

En tout cas, Barcelone a récemment annoncé son intention de mettre fin aux meublés touristiques d’ici 2029. Le risque de « contagion » à d’autres villes confrontées à la crise du logement et à la grogne d’une partie des habitants ne peut être exclu, alors que les réglementations se corsent dans de nombreuses destinations. 

A New York, Barcelone comme à Paris et Bruxelles, Airbnb défend son modèle, l’écosystème des meublés touristiques aussi. Le groupe avait notamment intenté un procès contre la Grosse Pomme, qu’un juge a rejeté en 2023.

*Depuis 2021, à Paris, seules les résidences principales peuvent être louées librement 120 jours par an maximum.

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