Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Phillipa Harrison (Tourism Australia) : « L’Australie retrouvera en 2024 sa fréquentation d’avant-Covid »

Le nouveau vol direct entre Paris et Perth replace l’Australie sur la carte touristique française. Entretien avec Phillipa Harrison, Managing Director de Tourism Australia.

L’Echo touristique : Quel est le bilan touristique de l’Australie en 2023 ? Et les perspectives 2024 ?

Phillipa Harrison : L’Australie a accueilli 7,1 millions de visiteurs internationaux en 2023, soit 77% du niveau d’avant Covid, en 2019. Il ne faut pas oublier que l’Australie n’est rouverte que depuis deux ans. Chaque mois écoulé, nous récupérons notre retard. En mai, nous étions ainsi à 90% comparé à 2019 et la reprise complète devrait être réalisée cette année. L’Australie retrouvera en 2024 sa fréquentation d’avant-Covid.

Et sur le marché français ?

Phillipa Harrison : Concernant la France, 115 200 ont fait le voyage l’an dernier, soit 80% des chiffres d’avant la pandémie. Ils étaient 124 000 entrées à fin mai sur 12 mois, en hausse de 36% comparé à l’an dernier. La dépense moyenne atteint 8000 dollars (4 822 euros) par personne, en augmentation de 38% comparé à 2019. L’Australie n’est pas la destination la moins chère mais elle entend offrir le meilleur rapport qualité/prix. C’est toutefois le bon moment pour visiter l’Australie car le dollar australien est plutôt bas.

Phillipa Harrison

Quelle position occupe la France ?

Phillipa Harrison : La France est notre onzième marché international et le troisième en Europe, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne mais devant l’Italie. Le marché français est d’autant plus important que ces visiteurs séjournent longtemps en raison de la distance. La durée moyenne de séjour s’élève à 51 jours, contre 37 nuits tous marchés confondus, en raison également des visas vacances-travail, au nombre de 28 000 sur les 12 derniers mois selon les chiffres de l’ambassade. Nous célébrons les 20 ans de l’accord entre nos deux pays concernant ce Working Holiday Visa qui rencontre un beau succès, la France en représentant le deuxième contingent derrière le Royaume-Uni. Outre le fait d’améliorer son anglais, le Working Holiday Visa permet de travailler et de vivre une aventure en explorant notre pays. Cela explique aussi que 58% des visiteurs français soient âgés de moins de 34 ans. La France représente un marché majoritairement loisir, à 70%. Le segment professionnel concerne les voyages d’affaires, les salons et conférences, les voyages incentives étant plus rares en raison de la distance.

Que viennent chercher les Français en Australie ?

Phillipa Harrison : Visitant majoritairement plusieurs états, les Français sont intéressés par les différents aspects touristiques du pays, ses villes et leurs modes de vie mais aussi son climat, ses paysages naturels, son outback, sa Grande Barrière de corail et ses plages. Le surf est également une activité qui relie nos deux nations. Les histoires et la plus ancienne culture vivante des premières nations d’Australie trouvent un écho particulièrement fort auprès des voyageurs français. Des expériences aborigènes peuvent être vécues dans toute l’Australie. Le Discover Aboriginal Experiences Collective, par exemple, rassemble 200 expériences guidées par des aborigènes. Les visiteurs ont le choix entre des visites courtes ou des itinéraires sur plusieurs jours, dans un environnement urbain comme l’ascension du Harbour Bridge de Sydney, ou en pleine nature comme dans la région de Kimberley, en Australie occidentale.

Quels sont les atouts de la nouvelle ligne directe Paris-Perth ?

Phillipa Harrison : Grâce à Qantas, c’est la première fois (depuis près de 20 ans, Ndlr) que des vols sans escale sont proposés entre la France et l’Australie. C’est d’ailleurs actuellement le plus long vol au départ de Paris. Trois vols hebdomadaires sont assurés soit 75 000 sièges supplémentaires par an entre Paris et l’Australie. Ce vol permet d’abord de réduire sensiblement la durée de voyage pour les personnes que la distance peut rebuter. C’est ensuite une nouvelle porte d’entrée pour les personnes effectuant un deuxième ou troisième voyage en Australie, le taux de repeaters des Français s’élevant à 44%. Avec l’opportunité pour les visiteurs de découvrir les hauts lieux de l’Australie occidentale. Au Nord, la région de Kimberley, l’une des dernières zones naturelles au monde, avec des gorges et cascades incroyables, des côtes paradisiaques et une riche culture aborigène. Au Sud, la région de Margaret River compte une centaine de domaines viticoles. Beaucoup sont dotés de restaurants qui servent les meilleurs produits locaux, de la truite, du chevreuil, des marrons, des bières et cidres artisanaux. Sans oublier une très rare truffe noire récoltée à Manjimup [ville située à 300 km au Sud de Perth, NDLR].

Comment allez-vous travailler avec les agences de voyages à la faveur du nouveau vol vers Perth ?

Phillipa Harrison : Des formations conjointes seront réalisées avec Qantas à destination des agents de voyages pour leur présenter cette nouvelle desserte aérienne. C’est d’ailleurs en Australie occidentale, à Perth/Booloo, et en partenariat avec Singapore Airlines, que se tiendra du 14 au 17 octobre le G’Day Australia, éductour réunissant des agents de voyages du monde entier, 10 vendeurs français étant à ce jour confirmés sur 42 européens. D’autres éductours suivront. Le prérequis est d’être certifié Aussie Specialist après avoir suivi le programme de formation online de Tourism Australia.

Les voyagistes devraient aussi profiter de cette ligne ?

Phillipa Harrison : Oui cela leur permettra d’élaborer de nouveaux programmes débutant en Australie occidentale ou exclusivement centrés sur cet état. Sept product managers français sur une centaine de fournisseurs invités commercialisant « Down Under » [surnom de l’Australie, ndlr] participeront ainsi du 18 au 20 novembre à un séminaire à Londres qui sera aussi l’occasion de faire découvrir ce vol entre Perth et Paris et les nouveautés de la destination.

Plus globalement, quelles sont les priorités de Tourism Australia ?

Phillipa Harrison : Notre objectif est de promouvoir l’Australie afin que la destination soit désirable pour les visiteurs internationaux. Pour autant, la volonté n’est pas de faire du volume mais d’attirer les bons voyageurs, ceux qui, comme les Français, veulent s’immerger dans la culture australienne, découvrir ses paysages naturels, sa gastronomie et ses vins. Tourism Australia est activement présente dans une quinzaine de marchés – les principaux – qui représentent 80% de ses arrivées touristiques internationales. La France en fait partie. Cela fait 20 ans que nous travaillons ce marché que nous aimons et qui aime l’Australie.

A lire aussi :

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique