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Luigi Bianco, fondateur d’Aquatour, nous a quittés

Le fondateur de ce mini-réseau et TO N°1 dans le Nord-Pas-de-Calais est décédé en juillet dans l’Aveyron où il avait pris sa retraite. L’Echo touristique revient sur son parcours et l’histoire de cette marque.

Jean-Luc Dufrenne, président des Entreprises du Voyage (EDV) pour les régions Normandie-Hauts de France, nous a informés de la disparition en juillet de Luigi Bianco, le fondateur d’Aquatour, ancien TO et réseau d’agences N°1 dans le Nord-Pas-de-Calais.

Né en 1940 en Italie du Nord dans une famille pauvre, Luigi Bianco est arrivé en 1952 à Flers, dans l’Orne. Elève studieux, il débute sa carrière professionnelle comme professeur de français, latin, grec et d’histoire-géographie à l’école Saint-Joseph d’Arras.

Un TO leader du nord de la France

Le monde du voyage le séduit via l’organisation de colonies de vacances pour les élèves de l’école en 1966-1968. A cette occasion, il rencontre les autocaristes Lebas qui lui proposent de travailler dans leur agence Arras Excursions. Passionné par ce nouveau métier, le jeune entrepreneur ouvre sa première agence spécialisée dans les groupes pour les comités d’entreprise et les caisses de secours minières.

Toujours accompagné de la famille Lebas, c’est en 1983 qu’il crée l’agence Agatour, qui deviendra par la suite Aquatour, un tour-opérateur régional proposant des départs de l’aéroport de Lille-Lesquin. Le succès est au rendez-vous et permet un an plus tard l’installation d’une agence groupes au cœur de Lille.

Aquatour dans le giron de Thomas Cook

En 1987, Aquatour passe la vitesse supérieure en affrétant durant l’été un avion d’Air Liberté, jeune compagnie tout juste fondée par Lofthi Belhassine. Aquatour devient ainsi le voyagiste N°1 au départ de Lille, distribué grâce à la création entre 1989 et 1991 d’un mini-réseau d’une vingtaine d’agences implantées dans les principales villes du Nord-Pas-de-Calais. La production maison compte alors une quinzaine de destinations sur le pourtour du bassin méditerranéen.

En 1999, Luigi Bianco, fier de sa réussite, décide de se retirer des affaires et de toucher le gros lot pour un groupe qui réalise alors quelque 500MF de chiffre d’affaires (76M€) et comprend 22 boutiques Aquatour (dont la moitié en franchise), 14 agences Albatros reprises en 1995 et la société d’affrètement d’avion Nord Charter. Les prétendants sont nombreux mais c’est finalement Neckermann Belgium qui met la main sur Aquatour au nez et à la barbe du groupe Fram qui vient déjà de se faire souffler le réseau Havas Voyages par l’allemand C&N Touristic, le futur Thomas Cook.

Aquatour survit à la faillite de Thomas Cook

Jamais loin de son bébé dont il a confié la barre à son ancien bras droit Gérard Catteuw, Luigi Bianco se lie alors d’amitié avec Wim Desmet, le président France et Benelux de C&N (Condor et Neckermann). Dans le giron du nouveau géant Thomas Cook à partir de 2002, la marque Aquatour perdure sur son pré carré nordiste fort de sa notoriété et de clients fidèles. Le TO conserve également son positionnement sur des destinations moyen-courriers proposées en vols charters aux individuels et évidemment aux groupes, l’une de ses activités historiques.

Cette production à petits prix est par ailleurs distribuée par Thomas Cook dans le reste de la France sous la marque Neckermann. Un projet de franchises Aquatour avec le GIE Manor est alors envisagé. Mais l’ensemble Thomas Cook-Jet tours-Aquatour est emporté en 2019 par la faillite de la maison mère. Contre toute attente, la marque Aquatour survit une nouvelle fois, reprise à la barre du tribunal avec une douzaine d’agences de voyages régionales par le groupe Sainte Claire/Navitour dont le siège est en Guadeloupe.

Retiré jusqu’à sa disparition à Saint-Geniez d’Olt, dans l’Aveyron, Luigi Bianco n’a cessé de garder un œil sur l’activité d’Aquatour. Témoignage de cette belle histoire, la marque lui survivra, soufflant ainsi ses 41 bougies. La rédaction de L’Echo touristique adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

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