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Lisbonne augmente sa taxe de séjour

Alors que Funchal instaurera une taxe de séjour en octobre, la capitale portugaise a doublé la sienne depuis ce week-end afin d’atténuer les effets du surtourisme. L’Italie pourrait suivre pour des raisons budgétaires.

C’est ce weekend, le 1er septembre, qu’est entrée en vigueur la hausse de la taxe de séjour à Lisbonne, au Portugal. Celle-ci est en effet passée de 2€ à 4€ par personne âgée de plus de 13 ans et par nuit pour un maximum de 7 jours, soit un montant de 28€. La taxe appliquée aux croisiéristes est elle désormais de 2€ contre 1€ précédemment.

La hausse de prix avait été votée au printemps par la municipalité de la capitale portugaise avec l’objectif affiché de réaliser des investissements pour mieux accueillir les touristes et en atténuer les effets négatifs. Carlos Moedas, le maire de Lisbonne, a minoré cette augmentation estimant « que d’autres villes appliquent une taxe de séjour bien plus élevée que la nôtre ». Elle devrait surtout rapporter bien davantage à sa ville car cette hausse intervient alors que le tourisme caracole au Portugal, le pays ayant dépassé ses niveaux d’avant Covid avec 26,5 millions de visiteurs l’an dernier et un bond de près de 12% du nombre de nuitées pour le seul Grand Lisbonne, selon l’Institut national des statistiques portugais. Ayant franchi le cap des 6 millions de touristes par an, la ville de Lisbonne y voit un moyen de lutter contre le surtourisme qui menace leur cité.

Les professionnels du tourisme s’adaptent

Les professionnels du tourisme portugais ont rappelé ce changement à l’image du réceptif In Tours Portugal qui a envoyé un mail à l’ensemble de ses clients distributeurs. L’Hexagone est particulièrement concerné, les Français représentant le troisième marché touristique pour le Portugal avec 3,2 millions de visiteurs l’an denier (+11%/2022).

Les voyagistes très présents sur la destination comme TUI, Travel Europe ou Top of Travel vont devoir s’adapter à ce changement. « La taxe de séjour n’est pas incluse dans nos prix pour les produits incluant Lisbonne car elle est à régler sur place par le client. Nous avons modifié le montant de celle-ci sur le site Tui.fr et les fiches techniques », nous a précisé Grégory Gérard, directeur de production de Nouvelles Frontières.

« Nous avons averti les clients mais certains des hébergements utilisés sur nos circuits ne sont pas localisés dans Lisbonne même. Et de plus en plus souvent les clients payent la taxe de séjour directement sur place », déclare pour sa part Helmut Stückelschweiger, le Pdg de Top of Travel, qui critique également l’instauration d’une taxe de séjour à Funchal, sur l’île de Madère. Celle-ci sera en effet appliquée à compter du 1er octobre pour un montant de 2€ par nuit et par personne à partir de 13 ans et pour 7 nuits maximum. Elle sera ensuite étendue aux croisiéristes à partir de janvier 2025. La municipalité en espère 1,6M€ sur le seul dernier trimestre qui seront consacrés à de nouveaux équipements et des travaux d’entretien.

L’Italie proche d’augmenter aussi sa taxe

Lisbonne n’est pas la seule à augmenter sa taxe de séjour alors que le tourisme retrouve ses plus hauts niveaux en Europe provoquant parfois des sentiments de rejet de la part des populations locales.

Le gouvernement italien de Giorgia Meloni envisage en effet de prendre une mesure similaire pour une taxe qui a rapporté quelque 800M€ l’an dernier aux finances italiennes. La taxe actuellement de 1 à 5€ la nuitée par personne selon le type d’hébergement pourrait ainsi passer prochainement à 5€ pour une nuitée de moins de 100€, jusqu’à 10€ pour une chambre dont le prix varie de 100 à 400€, jusqu’à 15€ entre 400 et 750€ et 25€ pour les chambres les plus chères, au delà de 750€. Cette annonce a provoqué une levée de bouclier parmi les hôteliers italiens qui estiment que cette mesure ferait fuir les touristes étrangers.

A noter que Rome avait déjà augmenté sa taxe en 2023 pour la porter de 4€ pour un hôtel 1*, jusqu’à 10€ pour un 5*. « Toutes les villes veulent augmenter leur taxe de séjour. C’est présenté comme un moyen de lutter contre le surtourisme mais je ne pense pas cela entraîne une baisse de la fréquentation de Rome par exemple », regrette Helmut Stückelschweiger.

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