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[L’ÉDITO DE LINDA] Quand des galets d’Etretat… voyagent

C’est l’histoire insolite de quatre galets, loin d’être anodine. Pris de remords, des touristes ont décidé de les restituer pour apporter leur toute petite pierre à la préservation de la côte.

L’association Étretat demain a reçu par voie postale quatre galets ramassés en 2009 sur la plage du village normand. Pris de remords, des touristes ont décidé de les restituer pour apporter leur toute petite pierre à la préservation de la côte d’Albâtre, souligne un reportage de France 3.

« Cette semaine, une première, nous avons reçu des galets par la poste, explique l’association sur Instagram. Avec évidemment, la mission de les rendre à la plage d’Etretat. Comme quoi, (c’est) bien la preuve que la plupart de nos visiteurs sont bienveillants et simplement mal informés. Bien la preuve qu’avec plus de sensibilisation ici sur les réseaux sociaux et en physique -en panneaux clairs et éducatifs -, on préserverait mieux notre écosystème. Merci infiniment à la personne qui nous a renvoyé ces galets. »

Ramasser quelques galets comme souvenir, pas grave me direz-vous ? Détrompez-vous. Ce n’est pas un geste insignifiant selon Stéphane Costa, professeur de géographie à l’université de Caen Basse-Normandie, en remontant dans l’histoire. Pour mon livre « Voyage au pays du surtourisme », je l’avais interrogé au sujet des galets et voilà sa réponse :

« La mer a déposé ces sédiments en grand nombre, sur nos rivages actuels, il y a 5000 ou 6 000 ans. Depuis, ce stock de sédiments est en proie à l’érosion. Alors, quand des touristes ramassent quelques galets, ce n’est pas un geste anodin. A Étretat, des centaines de milliers de personnes viennent chaque année, ce qui entraîne une diminution progressive des galets. Or les sédiments en général, et les galets en particulier, représentent le meilleur rempart contre l’assaut des houles, notamment de tempêtes. Donc, même s’ils sont ronds et beaux, il faut renoncer à ramener quelques galets en souvenir. »

Nous avons tous un rôle à jouer, par respect pour les écosystèmes.

C’est pour le géographe le premier des comportements vertueux à adopter quand on se promène à Étretat. Une ville qui accueille, chaque année, environ 1,5 million de visiteurs.

Quant au piétinement de la falaise, fragilise-t-il l’écosystème ? L’idée est largement répandue. « Aucune mesure ne permet de l’affirmer », nous a pourtant expliqué Stéphane Costa, qui connaît bien la région.

Mais, naturellement, pour limiter l’impact de nos piétinements, encore faut-il rester sur les sentiers balisés. Ce qui est, là aussi, un comportement vertueux à adopter comme voyageur. Et à encourager aussi en tant que professionnel du voyage.

Nous avons tous un rôle à jouer, par respect pour les écosystèmes qui nous accueillent, nous les étrangers de passage sur des territoires dont nous méconnaissons souvent la vulnérabilité.

 
 
 
 
 
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