Incendies et vents violents à Madère : le point sur la situation
Madère lutte contre un incendie depuis plus d’une semaine, attisé par des vents violents. Des centaines de touristes sont bloqués ou en difficulté.
Madère vit une fin de pic estival touristique agitée. Un incendie fait rage depuis une semaine sur l’île et la géographie particulière de l’île complique les opérations des pompiers locaux. Par ailleurs, les équipements aériens de lutte contre les incendies demeurent insuffisants.
C’est pourquoi le Portugal a demandé mercredi à ses partenaires européens des avions bombardiers d’eau pour combattre le feu, selon l’AFP. « Nous allons activer dans les prochaines heures le mécanisme européen de protection civile afin de faire venir deux avions Canadair d’un type pouvant entrer en action à Madère », indique une source gouvernementale.
Le trafic aérien paralysé par les vents
Une soixantaine de pompiers arrivent également de Lisbonne en renfort, alors que plus de 4 000 hectares ont déjà brûlé à Madère. L’incendie s’est déclaré mercredi dernier dans la commune de Ribeira Brava et s’est ensuite propagé aux municipalités voisines de Câmara de Lobos et Ponta do Sol, situées sur la côte sud de l’île, à l’ouest de la capitale régionale Funchal.
Mercredi soir, les flammes progressaient toujours sur deux fronts dans des zones très difficile d’accès de la cordillère centrale de l’île. Surtout, des vents violents ont favorisé la propagation de l’incendie et perturbé le trafic aérien à Madère. « Ce sont bien les vents violents – habituels à Madère – et non les incendies, qui ont paralysé le trafic aérien », souligne Helmut Stückelschweiger, le patron de Top of Travel, le TO français numéro 1 à Madère (12 000 clients en 2023).
Une « situation fréquente à Madère »
Ces vents ne sont pas une nouveauté à Madère. L’aéroport Cristiano Ronaldo, coincé entre l’Atlantique et d’impressionnantes falaises, est souvent confronté à des phénomènes de turbulences. « C’est une situation fréquente à Madère », confirme Helmut Stückelschweiger, en direct de l’île. « Lors de mon arrivée, notre avion n’a pas réussi à se poser lors de la première approche. Mais, après une autre tentative, nous touchions le sol ». L’atterrissage sur la courte piste de l’aéroport est d’ailleurs réservé aux pilotes ayant validé des qualifications supérieures aux standards habituels.
Cette année, moins de 5% des vols prévus sur l’île ont été annulés en raison de ces vents.
Les vols ont repris
Et si l’épisode qu’a connu la destination ces derniers jours était notable, les vols ont désormais repris, a pu constater le patron du voyagiste français. Toutefois, des centaines de touristes sont encore coincés dans la plateforme, qui ressemble à un dortoir géant selon des témoins sur place.
Les clients de TAP Air Portugal, de Ryanair, d’Easyjet ou encore de Binter Canarias sont les plus concernés. Sur la période, une soixantaine de vols ont ainsi été annulés ou détournés vers Lisbonne, Tenerife, Faro et même jusqu’à Barcelone. Face à ces annulations, les clients ont cherché à se loger, remplissant rapidement les hôtels de l’île et faisant flamber les prix. « L’île est bondée, c’est vrai, et il est difficile de trouver une chambre d’hôtel libre », reconnaît Helmut Stückelschweiger.
Une prise en charge à géométrie variable
Toutefois, la récurrence du phénomène et l’implantation du voyagiste à destination protège les clients de Top of Travel. « Nous connaissons cette problématique, et nous avons apporté des solutions à la poignée de clients qui ont vu leur vol annulé ou détourné. Personne n’a dormi sur le sol de l’aéroport. Et, si besoin, nous aurions pu aller jusqu’à affréter un avion en urgence. C’est notre savoir-faire, notre devoir légal mais aussi moral et humain », assure le dirigeant.
Pour les clients ayant organisé leur séjour eux-mêmes en utilisant des compagnies low cost, la prise en charge semble très légère. Plusieurs jours de patience seront nécessaires aux moins chanceux des voyageurs avant de pouvoir regagner leur domicile.
Reste que la fin de l’été sera marquée par cet événement à Madère. « C’est dommage pour l’image de la destination, car des amalgames seront faits. Les incendies ne sont pas un problème récurrent à Madère », conclut Helmut Stückelschweiger. Par contre, les vents violents continueront de souffler régulièrement sur l’aéroport Cristiano Ronaldo…
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