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Hébergement : « Réduire son impact, c’est également réduire ses coûts »

« Tourisme responsable et hébergement : quelles avancées ? » était le thème d’une conférence organisée sur l’espace Tourisme Responsable de l’IFTM-Top Résa. L’occasion pour les acteurs invités de dévoiler quelques bonnes pratiques.

Plus une place de disponible sur cet évènement animé par Julien Buot, directeur d’Agir pour un Tourisme Responsable (ATR), c’est dire si le sujet intéresse. « Il y a une prise de conscience plus importante des hôteliers sur la question du tourisme durable. La crise de l’énergie les a fait beaucoup réfléchir sur le sujet » observe Jérôme Andriot (coopérative hôtelière The Originals).

Avec une activité liée aux voyages scolaires éducatifs en France et en Europe et une autre concernant la gestion d’auberges de jeunesse, l’association Mije n’a « pas peur de sensibiliser les enfants aux questions liées à l’inclusivité et au développement durable » comme l’indique son représentant Rémy Vernay.

Eveil des consciences et place croissante des questions liées à la RSE

Chez Best Western, cela fait cinq ans qu’un service RSE a été mis en place, « sous la pression commerciale de grands groupes comme Total ou Schneider qui nous demandaient notre note EcoVadis, sinon ils n’envoyaient pas leur personnel dans nos hôtels » explique Rachel Loison, sa directrice adjointe RSE et marque employeur.

Ce qui est sûr c’est que le sujet RSE et tourisme durable prend une place de plus en plus croissante dans l’industrie hôtelière. « En l’espace de cinq ans, nous sommes passés de 12 à 35 personnes. Nous accompagnons aujourd’hui plus de 1 000 clients – hôtels et restaurants – dans la réduction de leur impact et la maitrise de leurs performances environnementales » souligne Carole Mathis du cabinet Betterfly Tourism.

Venu témoigner sur cette table ronde, Vincent Desvaux de Marigny, d’Attitude Hôtels (un groupe mauricien avec neuf établissements à Maurice et un prochainement à Zanzibar), explique dès la création du groupe en 2008 avoir pris « l’engagement d’un développement en lien avec les communautés et les entreprises locales, et qui soit le plus en respect de la nature ». Une vision idéaliste qui trouve du sens année après année en matière de réduction des impacts.

« Obliger les hôteliers à penser différemment »

Mais pour Jérôme Andriot (The Originals), l’action la plus innovante concerne la rénovation énergétique, « ce n’est pas très sexy mais c’est celle qui nous occupe le plus. De faire rentrer dans la tête des hôteliers qu’il y a de bons diagnostics à faire, et que pouvons les accompagner dans la recherche de subventions ». Rémy Vernay (Mije) bataille, lui, sur la question du 19° dans les chambres, « avec les jeunes ça passe, mais c’est surtout un outil de sensibilisation et de communication pour obliger à moins consommer ».

Chez Best Western, Rachel Loison évoque la labellisation des hôtels, « c’est ce qui nous porte avec 355 établissements lauréats Clés Vertes (un label de tourisme durable pour les hébergements touristiques et les restaurants) et 78 en cours ». Tout ceci est vertueux car cela « oblige nos hôteliers à penser différemment et à mettre en place des choses auxquelles ils n’auraient pas forcément pensé ».

« Lever le frein sur l’idée que s’engager coûte cher »

« Réduire son impact, ça permet aussi de réduire ses coûts » tient à préciser Carole Mathis de Betterfly Tourism qui juge « important de lier cette notion d’impact à celle d’économie ». Un exemple concret, « le linge, c’est 30% de consommation d’eau chez un hébergement et 15% de son impact carbone ». « Sur tous les hôtels que nous avons accompagnés, nous avons une moyenne de 1,3 serviette par nuitée. Lorsqu’on audit un hébergement et qu’on voit que sur ses ratios de serviettes l’hôtelier est tout de suite à 3,4, voire 5, on sait qu’il y a quelque chose à faire au niveau du processus de gestion du linge » résume la responsable qui précise que « tous les accompagnements qui ont été aidés financièrement ont permis aussi de lever le frein sur l’idée que s’engager ça coûte cher ».

Les initiatives sont aussi nombreuses que différentes. Chez Attitude Hôtels, on a retiré tout ce qui est plastique. Quant aux barres de céréales et chocolateries du minibar, elles ont été remplacées par des produits locaux, « des confiseries made in Maurice mais sans plastique ». « Via une coopérative, cela représente 35 artisans locaux qui vendent leurs produits et accèdent à plus de 100 000 clients » commente Vincent Desvaux de Marigny.

« Dès qu’on innove, cela devient compliqué »

Des solutions existent, encore faut-il les mettre en place. Pas toujours facile car, comme le souligne Rachel Loison, « dès qu’on innove, cela devient compliqué au niveau de paperasserie administrative. Il y encore plus de tests à faire qu’à la normale, ce qui peut décourager nos hôteliers qui veulent aller sur des démarches un peu plus poussées » en matière de tourisme durable. En résumé les avancées sont notoires mais le travail de sensibilisation doit continuer d’opérer.

Comme l’a rappelé Julien Buot en début d’intervention, nul doute que toutes les problématiques liées aux questions sociales et environnementales seront à nouveau abordées lors de la 10e édition des Universités du Tourisme Durable du 4 au 6 novembre à Bordeaux.

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