Gîtes de France : « Les demandes de courts séjours augmentent cet été »

Vous annoncez des taux d’occupation de 82% en juillet, et de 89% en août, à date. Ce premier bilan est-il conforme ou meilleur qu’au cours de l’été 2023 ? 

Solange Escure : Les taux d’occupation sont similaires à ceux enregistrés l’an dernier, en juillet comme en août. C’est 20% à 30% au-dessus du niveau de 2019 en volume d’affaires, selon les destinations. Il s’agit d’un bel été pour Gîtes de France. Le début du mois de juillet a néanmoins été moins bon qu’en 2023, en raison notamment du contexte politique et de la météo capricieuse. Nous avons observé un coup d’arrêt très net lors de la dissolution qui a duré jusqu’à la fin des élections. Puis l’activité a repris, notamment en dernière minute. Les Français partent aussi davantage en août, alors que de nombreuses entreprises sont fermées : cette tendance n’est pas nouvelle mais elle se confirme.

Diriez-vous, comme Nicolas Dayot de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air, que la très haute saison a commencé le 3 août ?

Solange Escure : Non, elle a démarré le 20 juillet et se poursuit jusqu’au 24 août, voire le 31 août. Soit cinq semaines environ.

La dernière minute s’accélère ?

Solange Escure : La dernière minute est une tendance qui se confirme, elle est liée à la météo et à Internet. Nous avons également des clients qui anticipent et réservent déjà sur 2025.

Avez-vous constaté un impact « Jeux olympiques » ?

Solange Escure : Des spectateurs ont réservé des chambres d’hôtes dans des villes hôtes comme Lille. En parallèle, quelques Parisiens ont pris des locations longue durée : ils se sont mis au vert pour 3 ou 4 semaines, un peu partout en France. Cette tendance concerne toutefois de petits volumes.

En termes de destinations, des pros du tourisme déplorent un recul d’activité en Normandie, en Bretagne et dans les Hauts-de-France. Pas les Gîtes de France ?

Solange Escure : Non, pas du tout pour nous. En juillet et en août, la Normandie, la Bretagne et les Hauts-de-France restent stables par rapport à 2023. Le Pas de Calais et le Finistère figurent d’ailleurs dans notre top 10 de l’été, en termes de taux d’occupation (voir la carte ci-dessous). 

Vous évoquez aussi un léger recul pour la région PACA dans tous les départements, l’Occitanie (sauf les Hautes-Pyrénées), la Nouvelle Aquitaine (sauf pour les départements suivants qui restent stables : Pyrénées Atlantiques, Landes, Gironde, Charente Maritime). Pourtant, nombre d’opérateurs estiment que le pourtour méditerranéen a bien tiré son épingle du jeu…

Solange Escure : Effectivement, nous, nous observons un léger recul. Les départements de la région PACA ne figurent d’ailleurs pas dans notre top 10. Il y a sans doute un effet négatif lié au matraquage, depuis quelques années, sur les risques de canicules et d’incendies dans le sud.

Quelles autres tendances marquantes observez-vous ?

Solange Escure : Un contraste très fort entre la forte anticipation et la dernière minute d’une part. La demande croissante de courts séjours, en croissance de +15% cet été versus la saison 2023, d’autre part. C’est peut-être le fait de personnes au budget plus réduit, qui se font plaisir 3 ou 4 jours. Nous avions déjà observé cette tendance en dehors de l’été. Au coeur de l’été, toutefois, nous ne répondons pas toujours de manière favorable à la demande de courts séjours – moins de 7 nuits -, plus contraignants pour le propriétaire à gérer que les réservations à la semaine ou sur 15 jours. Dans le même temps, nous avons une augmentation des locations de 3 ou 4 semaines. Il s’agit d’une nouvelle et petite tendance héritée du Covid, avec éventuellement du télétravail.

Quid de l’évolution de la durée de séjour et du budget ?

Solange Escure : La durée de séjour globale demeure inchangée par rapport à 2023, elle atteint 8,9 nuits dans les gîtes. Dans les gîtes, le panier moyen demeure également stable, à 945 euros cet été contre 911 euros sur l’été 2023. Dans les chambres d’hôtes aussi, il atteint 233 euros, contre 231 euros l’an passé. 

Combien de nuitées escomptez-vous en 2024 ?

Solange Escure : Nous tablons sur 26 millions de nuitées en 2024 dans nos 55 000 logements, comme en 2023. Nous avons enregistré un très bon printemps, en mais comme juin. Et l’arrière-saison s’annonce prometteuse.