Futuroscope : un début de saison maussade, que l’Aquascope devrait doper
Le Futuroscope, comme l’ensemble des parcs de loisirs de France, connaît un début de saison en demi-teinte. Mais l’ouverture de l’Aquascope va changer la donne selon Rodolphe Bouin, le patron de la destination.
L’Echo touristique : L’Aquascope ouvre ses portes le 15 juillet (l’interview a été réalisée quelques jours avant, Ndlr). Tout est bien prêt ?
Rodolphe Bouin : Nous pouvons dire que nous sommes prêts… à 96%. Ces dernières semaines, nous avons bouclé trois marathons. D’abord, il fallait terminer les travaux dans les temps. Et, sur ce genre de chantier colossal, il y a toujours des surprises. Ensuite, nous devions obtenir toutes les autorisations. La sécurité est essentielle pour les parcs de loisirs, et c’est encore plus vrai dans un milieu aquatique. Enfin, nous devions trouver du personnel pour surveiller nos baigneurs, dans un secteur qui est sous tension dans notre département comme au niveau national, et alors que nous avons un besoin conséquent de 60 maîtres-nageurs pour cet été. Nous avons réussi ces trois marathons.
Que vous manque-t-il pour être prêt à 100% ?
Rodolphe Bouin : Il nous reste à valider l’ouverture d’un dernier toboggan, et celle du filet suspendu qui surplombera la piscine à vagues de l’Aquascope. Mais ces deux éléments ne constituent pas le cœur de notre produit. Et nous travaillons activement pour pouvoir les opérer au plus vite. Par ailleurs, nous devions tester le parc en condition réelle. C’est ce que nous avons fait depuis le 8 juillet, en invitant nos collaborateurs et leurs familles, mais aussi ceux qui ont travaillé sur le chantier. Ça permet à nos équipes de se faire la main tout en remerciant ceux qui ont participé à la création du parc. Ce qui nous paraissait essentiel en prévision de l’ouverture de l’Aquascope au grand public.
Vous avez ouvert les ventes plutôt tardivement (fin mai). Sont-elles bien parties ?
Rodolphe Bouin : Nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour le remplir, c’est vrai. Et, comme pour l’ensemble de la profession, le début d’année est plutôt timide au Futuroscope. Je n’aime pas me réfugier derrière l’argument « météo ». Mais cette année, il est évident que cela joue sur les envies de consommer des Français. Nous avons aussi un contexte assez lourd avec des problèmes de pouvoir d’achat, un climat politique tendu, etc… Donc, ça n’est pas facile de convaincre les clients, mais nous sommes justement un refuge face à cette morosité ambiante. Et nous sommes rassurés de voir que les réservations décollent dès le 15 juillet… et l’ouverture de l’Aquascope.
Ce sont plutôt des clients séjours ou excursionnistes qui s’intéressent à ce nouveau parc ?
Rodolphe Bouin : Nous visons les deux marchés avec ce produit, grâce notamment à nos trois hôtels. Le marché des clients séjours répond très bien, des clients qui ajoutent l’Aquascope. Le deuxième marché, plutôt local, est encore un peu timide. J’imagine qu’il attend plus de soleil mais aussi du bouche-à-oreille, des retours sur les réseaux sociaux, etc… Il devrait décoller une fois le parc officiellement ouvert.
La fréquentation annuelle va-t-elle pâtir de cette morosité ?
Rodolphe Bouin : Nous n’enregistrerons sans doute pas les croissances de fréquentation spectaculaires que nous avons observés en 2022 et 2023. Mais le Futuroscope a franchi des paliers importants en matière de fréquentation, avec 2 millions de visiteurs en 2023. 2024 servira à stabiliser ces performances. L’Aquascope, c’est le plus gros défi qu’on ait jamais eu à relever. Si nous arrivons à l’ouvrir dans de bonnes conditions – et nous y arriverons – notre année sera réussie. Pour nous, ça n’est pas un nouveau métier, mais presque.
Quelles sont les différences dans l’exploitation d’un parc aquatique ?
Rodolphe Bouin : Il y a une grosse part d’inconnu, et nous l’assumons totalement. Nous devons garder de l’humilité face à ce nouvel environnement, cette expérience inédite. Nous avons planché sur plusieurs scénarios, mais nous avons cessé de faire des pronostics. Nous en avons choisi un, et nous nous attendons à l’ajuster très rapidement après l’ouverture. Si besoin, nous saurons nous montrer agiles, jusqu’à ajuster les prix d’entrée.
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