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Face aux ardoises de Thomas Cook, Laurent Abitbol et Patrice Caradec affichent leur (profond) désaccord

Confronté à 500 000€ d’impayés, Patrice Caradec (Alpitour) milite pour un nouveau circuit de paiement producteur-distributeur. Laurent Abitbol (Marietton) est farouchement contre. Décryptage de notre débat TV.

La faillite retentissante de Thomas Cook, qualifiée de séisme par la profession, va-t-elle remettre à plat les relations producteur-distributeur ? La question divise. Dans l’immédiat, le TO Alpitour France (Bravo Club), lui, attend toujours le versement de plus de 500 000 euros, a expliqué son président Patrice Caradec sur le studio TV de l’IFTM créé par Eventiz, maison mère de L’Echo touristique (vidéo ci-après). Et Patrice Caradec s’agace d’avoir appris que des confrères n’ont pas d’ardoises. « On fait partie des fournisseurs de Thomas Cook qui n’avons reçu aucun règlement. J’ai cru comprendre que certains de mes confrères ont été payés de manière totale, d’autres partiellement, d’autres pas du tout. Je me pose la question de l’équité de la répartition des paiements », lâche-t-il. Le réseau du groupe en redressement représentait son troisième partenaire distributeur, générant 8% à 9% des ventes globales d’Alpitour. « L’impact est conséquent » d’autant plus que la faillite s’est produite à la sortie de la haute saison, souligne Patrice Caradec, qui fait partir l’intégralité des clients depuis le 30 septembre en relation avec l’ensemble de l’industrie.

Revoir les règles ?

Comme lui, d’autres voyagistes attendent toujours les versements correspondant aux ventes réalisées par Thomas Cook France. Voyamar (Marietton) a été payé des agences intégrées Thomas Cook, mais pas des franchisées. Faut-il changer le circuit de paiement producteur-distributeur ? Patrice Caradec en est convaincu. « Je fais partie des gens qui veulent revoir les règles, depuis bien longtemps. Oui, il faut revoir les règles ! », ajoute-t-il, en prenant le Canada comme modèle, là où « la distribution ne vit que de ses commissions, et non pas de la trésorerie des clients ».

Laurent Abitbol s’est tout de suite opposé à une telle idée, lors du débat réunissant ces deux grandes figures de l’industrie, sur notre studio TV. « Pour moi, les règles sont très bonnes en France », a rétorqué le président de Marietton Développement, parlant d’un « exemple français », reposant notamment sur les centrales de paiement. « La preuve, ça marche. Les clients qui devaient partir vont partir. L’APST est là. Heureusement que nous agents de voyages, on paie après le départ. Quelle catastrophe cela aurait été si on avait payé avant le départ ! » « Partir du postulat que ce qui est fait en France est excellent n’est pas tout à fait juste », a réagi Patrice Caradec.

« Aucun impact financier » pour Selectour et Havas

En attendant de nouveaux débats sur le sujet, voyagistes et agences continuent de gérer les retours des clients. « L’impact direct », c’était de « s’occuper des clients », a rappelé Laurent Abitbol. « Tout le monde continue son voyage, on ne rapatrie personne. » Il y a aussi 5000 pax à reprotéger » sur les prochains mois, des agences Selectour et Havas Voyages, « nous en sommes à 70% », la quasi totalité des clients partant avec d’autres voyagistes. Il n’y a aucun impact financier pour ces deux réseaux de distribution qu’il coiffe, ajoute-t-il, puisque « nous, en tant que distributeur, nous avons la chance de payer après le départ. Nous avons bloqué les règlements de septembre de Thomas Cook/Jet tours pour payer tous ces frais ».

Retrouvez les échanges entre les deux patrons. C’est aussi lors de ce plateau TV que Laurent Abitbol a affirmé que Marietton et Salaün étaient prêts à reprendre plus de 100 agences Thomas Cook.

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