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« Dans les campings, la très haute saison a commencé… le 3 août »

Avant les Jeux olympiques, le démarrage de la saison estivale 2024 s’est avéré poussif dans les campings. Août et l’arrière-saison permettront-ils de rattraper le retard ?

Sur l’ensemble de la saison estivale (avril à septembre), la fréquentation des campings recule pour l’instant de 2%. C’est ce qu’indique France Tourisme Observation, précise Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). « Nous sommes en dessous du niveau atteint au cours de la saison record de 2023 » avec 141 millions de nuitées, ajoute Nicolas Dayot. Reste à savoir si le tout petit retard 2024 sera rattrapé au cours des prochaines semaines.

Nicolas Dayot, président de la FNHPA

Juillet à la peine, août et septembre plus porteurs

Dans le détail, le mois de juillet, perturbé par différents facteurs (météo, dissolution, JO) ressort à -5% ou -6%. « C’est l’un des plus mauvais démarrages de haute saison des dernières années », commente Nicolas Dayot. La semaine englobant le 2e tour des législatives (6-13 juillet), la baisse atteint 17% en glissement annuel. Pendant les 15 premiers jours de juillet, la grisaille assez généralisée a limité les réservations de dernière minute dans ce mode d’hébergement très sensible aux caprices du ciel. Lors de la semaine du 27 juillet au 3 août, des mobilhomes restaient disponibles, « même dans des campings de très bonne facture ». Y compris dans des régions aussi porteuses que l’Occitanie. Les promotions lancées au cœur de l’été n’ont pas réveillé la demande.

Le mois d’août s’annonce meilleur (+4% vs août 2023), et septembre en progression sur un an. Certains observateurs veulent croire que des Français de tradition juillettiste – travaillant lors des JO comme salariés/bénévoles ou assistant aux épreuves – sont devenus aoûtiens. Ce qui expliquerait « l’anormale mollesse » de la deuxième quinzaine de juillet, d’après Nicolas Dayot. 

Les Français moins présents, les étrangers plus nombreux

« La saison est coupée en deux. En fait, la très haute saison a commencé… le 3 août, ce qui est étonnant et éprouvant pour les professionnels. Les clientèles étrangères nous permettent de sauver la saison, alors que les Français nous font clairement défaut », ajoute le patron des campings français. Les clients internationaux, qui représentent un tiers de la fréquentation totale, retrouvent d’ailleurs leur niveau pré-Covid. A commencer, dans l’ordre, par les Néerlandais, les Allemands, les Belges, les Britanniques.

Autre tendance à retenir, les emplacements nus tirent mieux leur épingle du jeu que les emplacements équipés (mobilhomes, chalets). Au moins deux raisons peuvent l’expliquer : la croissance des clients internationaux qui les plébiscitent davantage que les Français, et leur plus grand succès que d’habitude auprès des Français – pour des raisons sans doute budgétaires. « Les hébergements les moins chers ont mieux résisté, le Premium a davantage souffert que d’habitude, alors que c’est souvent le contraire. Le chiffre d’affaires des campings s’est plus dégradé que la fréquentation. » D’autant que les clients ont moins dépensé dans les services annexes (comme la restauration).

La région PACA progresse

En termes de destinations, la région PACA est celle qui enregistre la meilleure progression, après une saison estivale 2023 inférieure à 2022. L’Occitanie reste à l’étale sur un an. L’Ardèche résiste. « Toutes les autres régions sont en dessous voire très en dessous de l’année dernière », y compris la Corse et la Nouvelle Aquitaine. Sur la saison, la Normandie affiche ainsi un recul d’environ 12% en dépit des commémorations du D-Day. La Bretagne, environ -5%. La météo maussade en France, notamment dans le nord, a plombé la saison.

A fin mars 2024, sur l’ensemble de la saison estivale, la FNHPA avait constaté une avance des réservations de 6% par rapport à l’année dernière. Toutefois, début juillet, cette avance avait été « mangée au printemps », principalement à cause du mauvais temps. La dissolution avait aussi bloqué une partie non négligeable de la dernière minute escomptée en juin.

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