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Baromètre CTT sur l’IA : ce qu’il faut retenir

L’intelligence artificielle est largement utilisée par les pros du tourisme selon une enquête réalisée auprès des membres du Club tourisme et technologie (CTT) et présentée sur le dernier salon IFTM.

Lors du dernier salon IFTM, le Club tourisme et technologie (CTT) a présenté en exclusivité un baromètre sur l’utilisation de l’IA générative dans l’industrie du voyage. Les membres du CTT possédant une fibre très digitale, tous les répondants ont sans surprise déjà testé l’IA générative. La plupart (62%) l’ont « beaucoup » testée, 38% « un peu ».

« Cela montre le rythme d’adoption de l’intelligence artificielle dans le secteur, nettement plus rapide que lors de l’avènement du digital », a commenté Linda Lainé, rédactrice en chef de L’Echo touristique et co-présidente du CTT, un Think Tank dédié à l’innovation. Dans le baromètre, 94% des répondants déclarent utiliser l’IA « pour un usage professionnel et personnel ». Si ChatGPT d’Open AI domine, 43% des professionnels interrogés ont déjà eu recours à d’autres IA, comme Gemini de Google ou Copilot de Microsoft.

Un usage qui se démocratise

« Même si la majorité des professionnels travaillent avec Open AI, de plus en plus d’IA spécialisées et thématisées arrivent sur le marché », observe Olivier Roche, le directeur de FCB.AI et co-président du CTT. « Copilot est déjà intégré aux outils de bureautique. Midjourney est lui très utilisé pour générer des images à destination des réseaux sociaux, a illustré Axel Auschitzky, directeur du Routard.com et autre « Cttiste ». « C’est bluffant car ces images sont de plus difficiles à repérer si le prompt est bien fait ».

Selon le baromètre, l’IA est avant tout utilisée chez les pros du tourisme par une partie des salariés, dans tous les services. Considérée à 59% comme une innovation de rupture, l’IA est aussi vue pour 32% des répondants comme un outil permettant des gains de productivité. « L’IA permet de générer rapidement des textes que l’on retravaille derrière », ajoute Axel Auschitzky. Routard.com s’en sert en matière de développements technologiques, d’actions marketing, de qualification des informations par thématique.

L’IA pour traiter les masses de données

Parmi les membres du CTT, les projets d’IA riment avec chatbot conversationnel (en BtoC pour aider les voyageurs à préparer ou trouver des idées de voyages), comme en BtoB (pour les salariés), la traduction, mais aussi structuration de la donnée, optimisation des achats… Sans oublier – pour peu que le prompt soit pertinent – la rédaction de contenus pour des publicités, des opérations commerciales, des fiches produits ou de destinations…

Les intervenants soulignent aussi que l’IA peut soulager « les points de souffrance » dans les entreprises tels les cabinets comptables pour le traitement des notes de frais. « L’IA peut traiter en masse les avis clients en faisant remonter les commentaires négatifs afin d’y répondre rapidement et d’améliorer ainsi son e-réputation. C’est un bon moyen d’identifier les irritants » pour ensuite les corriger, souligne Linda Lainé.

« C’est une aide qui permet de se recentrer sur les principaux clients », complète Nicolas de Dianous, fondateur de NS4 Conseil et membre du CTT. L’idée est en effet d’automatiser les tâches intellectuellement les plus ingrates, les conversations à faible valeur ajoutée. 

De nouveaux métiers, des compétences à développer

Et Olivier Roche d’estimer que « des actions qui représentaient 24 heures de gestion humaine prennent désormais 3 minutes en full digital. Il ne faut pas se voiler la face : des métiers vont disparaitre, mais d’autres vont aussi apparaître ». D’ailleurs, selon une étude publiée par Dell et l’Institut pour le futur, 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore.

Afin de s’adapter à cette révolution, 44% des entreprises du CTT ont déjà réalisé des formations sur l’IA générative et 21% prévoient de le faire. Cela fait partie de la montée en compétences, notamment pour apprendre à rédiger des prompts, identifier des cas d’usage, lever des freins. Certains collaborateurs craignent des baisses d’effectifs, à terme. Pour autant, entre approximations et hallucinations, tout n’est pas encore au top avec l’intelligence artificielle.

Ainsi, l’outil n’arrive pas encore à remplacer complètement un traducteur. Cela s’est vu dans les traductions en direct des conférences et évènements qui se sont déroulés sur l’IFTM, certaines phrases étant plus qu’approximatives.

Certaines utilisations de l’IA doivent rester encadrées

« L’intervention de personnes qui reprennent le texte (issu de l’IA, Ndlr) est toujours nécessaire », estime Nicolas de Dianous. Et d’assurer que « l’IA peut être un danger. Son encadrement est obligatoire. Surtout, l’Homme garde toute son importance dans la création. La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris n’aurait pas pu être imaginée par l’IA ».

Les autorités de régulation doivent quant à elles rester vigilantes afin d’éviter la diffusion de fake news créées grâce à l’IA au travers de fausses images et vidéos. Le dernier frein dans la généralisation et le développement de l’outil demeure son coût. Google y a consacré pas moins de 12 milliards de dollars au cours du premier trimestre 2024.

Mais la révolution est en marche, notamment dans le tourisme. Selon un Cttiste s’exprimant dans le cadre du baromètre, « les 10 prochaines années vont complètement transformer nos entreprises. Nous ne sommes qu’au début de cette révolution pour notre secteur. Il faut faire vite avant que d’autres ne le fassent pour nous ! ».

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