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Air France-KLM/NDC : « A partir du 1er juin, nous sortons des GDS traditionnels les tarifs les plus bas »

Pour inciter les agences de voyages à basculer sur NDC, Air France-KLM supprime ses meilleurs tarifs des GDS traditionnels, et parie sur le pricing continu. L’Echo touristique fait le point avec Stéphane Ormand, VP distribution du groupe Air France-KLM.

L’Echo touristique : Peu à peu, les prix les plus bas d’Air France-KLM basculent exclusivement sur NDC et les canaux directs du groupe aérien. Vous avez déjà sorti des GDS les promotions, en décembre 2022/janvier 2023 ? Toutes les promos ?

Stéphane Ormand : Oui, effectivement. Nous sommes toujours dans la logique de ce long voyage qu’est la transition de la technologie Edifact vers la technologie NDC. Le levier principal, c’est bien sûr de développer des choses nouvelles en NDC. C’est typiquement ce qu’offre le pricing continu. Nous proposons ainsi de petits sauts de prix au fur et à mesure que les avions se remplissent, plutôt que des grands sauts tarifaires un peu brutaux d’une cinquantaine d’euros. Nous avons donc des sauts de 10 euros ou moins, entre les classes de réservation historiques identifiées par des lettres. Ce qui nous permet de proposer à tout moment des prix plus compétitifs par NDC que via Edifact. Aujourd’hui, la moitié de nos tarifs vendus sur NDC sont pricés avec du pricing continu. Sur du court ou moyen-courrier, vous aurez une différence de 20 à 40 euros. Elle peut atteindre 50 euros sur long-courrier en Economy, et grimper à plusieurs centaines d’euros sur du long-courrier en Business. Cette différence va se creuser avec l’entrée en vigueur de la surcharge Edifact (de 17 euros par segment, déjà appliquée en loisir, NDLR).

A partir du 1er juin 2023, d’autres tarifs d’Air France-KLM sortent des GDS. Lesquels ?

Stéphane Ormand : Nous avons encore besoin de stimuler ce mouvement vers NDC, pour que les choses avancent à un rythme raisonnable. Après le retrait des promotions, nous sortons progressivement des GDS traditionnels – en quelques semaines à compter du 1er juin – les tarifs les plus bas des vols court et moyen-courriers. Ce sont les tarifs « light », dans notre gamme structurelle, soit les tarifs les plus « nus » dans lesquels on voyage sans bagage par exemple, avec une durée minimale de séjour. Ce sont les tarifs à vocation vraiment loisirs, pas ceux visant les voyageurs d’affaires. Typiquement, ce sont les tarifs qui sont déjà massivement vendus sur notre site Airfrance.fr.

Le retrait d’autres tarifs demeure un stimulus que nous gardons sur la table si le taux d’adoption ne progresse pas assez vite.

Le retrait des tarifs se fera-t-il sur les 3 GDS en simultané, Amadeus, Travelport et Sabre ?

Stéphane Ormand : Oui, sur tous les GDS avec lesquels nous travaillons en technologie Edifact. C’est une précision très importante puisque Amadeus, Sabre et Travelport – pour ne citer qu’eux – travaillent aussi sur NDC et proposent une plateforme NDC.

Quels autres tarifs vont sortir des GDS traditionnels, après les tarifs light ?

Stéphane Ormand : Aujourd’hui, nous n’avons pas de projet en ce sens. Mais le retrait d’autres tarifs demeure un stimulus que nous gardons sur la table si le taux d’adoption ne progresse pas assez vite.

Vous parlez de l’avantage de la tarification continue. Mais pour nombre d’agences, c’est surtout par la contrainte que vous voulez amener les vendeurs à basculer sur NDC – avec le retrait des bas tarifs et la surcharge de 17€ dans le corporate en janvier 2024… Que leur dîtes-vous ?

Stéphane Ormand : Je leur dis que nous avons démarré le projet depuis très longtemps, 2018 -. Et que nous sommes justement très attachés à ce que l’ensemble de l’écosystème – les agences de voyages, les agrégateurs, les interfaces de self-service – adopte cette nouvelle technologie dans de bonnes conditions. Nous sommes en partenariat très étroit avec les acteurs du marché afin de les accompagner au mieux de nos moyens. Evidemment, cela demande beaucoup de temps. C’est une évolution technologique, un changement de méthodes de travail, et suppose beaucoup de formations.

Les agences se plaignent de la perte de productivité et de l’absence de certaines fonctionnalités. Est-ce toujours aussi difficile de faire de l’après-vente via NDC ?

Stéphane Ormand : Cela dépend de votre agrégateur. Nous sommes connectés à une douzaine d’agrégateurs qui sont potentiellement à des niveaux de développement différents. On fournit à tous le même service technologique NDC Air France-KLM. Charge à eux de le retranscrire au mieux auprès des différents agents de voyages avec lesquels ils travaillent. Dans certains cas, le développement est très avancé et l’après-vente ne pose pas de problème majeur. Nous sommes à des couvertures de fonctionnalités très élevés. Mais, encore une fois, il n’y pas que la partie technologique. La partie changement de méthodes de travail prend du temps puisque nous sortons d’un système qui est en place depuis des décennies, créé avant Internet.

25% des ventes indirectes passent par le canal NDC. 90%, c’est notre objectif à l’horizon 2027.

On dit d’ailleurs que les nouvelles générations d’agents de voyages et les OTAs basculent plus vite sur NDC, que des professionnels habitués et experts du mode cryptique…

Stéphane Ormand : NDC se rapproche des sites Internet B2C (au niveau ergonomique, NDLR). Des agences expertes sur Edifact depuis longtemps doivent effectivement complètement reconsidérer leurs interfaces et leur façon de travailler. C’est aussi ce qui génère une certaine résistance au changement, résistance au demeurant légitime. C’est un changement profond et inédit dans la vente de billets d’avion.

Quelle est la part des ventes NDC ?

Stéphane Ormand : Sur les ventes indirectes d’Air France-KLM, c’est à dire via les agences de voyages, 25% passent par le canal NDC. Donc, 75% de nos ventes indirectes passent encore par la technologie Edifact. 

L’essentiel de ces 25% provient des agences de voyages en ligne. Les OTA ont compris très tôt que la compétitivité tarifaire que garantit NDC était indiscutable. Or elles ne peuvent pas se permettre d’être plus chères de 20 euros que leurs concurrentes. Toutes les grandes agences en ligne ont largement basculé sur NDC et réalisent 80% de leurs réservations via cette technologie, sur le marché français. A l’échelle internationale, nous sommes entre 60% et 80%.

 Où en sont les développements dans le voyage d’affaires ? Certains disent que vous maintiendrez les private channels ?

Stéphane Ormand : Les private channels, rappelons-le, sont des outils de transition mis en place pour les principaux acteurs des voyages d’affaires en 2018. Ces outils permettent de les préserver des surcharges sur les canaux Edifact le temps de la transition vers NDC – surcharges qui correspondent à l’augmentation effective des coûts. Nous avions annoncé des échéances, que nous avons repoussées plusieurs fois parce que « la chaîne de valeur » n’était pas prête. Aujourd’hui, ma conviction, c’est que la dynamique actuelle est suffisamment positive pour qu’on puisse arrêter les private channels agreements à la fin de l’année.

Comme vous l’avez déclaré à nos confrères de DéplacementsPros, vous souhaitez parvenir à 90% de ventes indirectes via NDC ?

Stéphane Ormand : 90% de ventes indirectes via NDC, c’est notre objectif à l’horizon 2027. Nous sommes à 25%, donc, nous ne sommes pas au bout du chemin. NDC est au cœur de notre stratégie de distribution, nous comme les autres compagnies aériennes. C’est une technologie complètement moderne, qui nous amène aussi à la refonte profonde de nos systèmes de réservations.

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2 commentaires
  1. viredepse dit

    c’est quand même dingue qu’un fournisseur, dont les agences sont clientes et qui doit son développement jusqu’en 1999 à ces mêmes agences, impose à ses clients la façon dont ils doivent travailler. JE N EN REVIENS PAS.

  2. La Rocca Gérard dit

    Les agences loisirs sont pénalisés.
    Air France fait croire que l’absence des formalités essentielles dépend des agrégateurs . C’est assez faux .
    C’ est Air France qui n’est pas prêt techniquement .Rejeter la faute sur les agrégateurs c est être mauvais joueur .Ceux ci ont tout intérêt commercialement à mettre en ligne les dernières évolutions NDC .
    Lorsqu’une agence » loisirs » doit faire des mordications ou des remboursements elle doit téléphoner .
    On en revient à un temps que les jeunes n’ont pas pu connaître . Le  »Vintage  » est à la mode mais quand même

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