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Aérien : la (longue) période de turbulences de Boeing

Depuis la crise des 737 MAX, Boeing enchaîne les déconvenues. Et si la loi des séries peut expliquer une partie des malheurs du constructeur, rien n’est dû au hasard.

Alors que la demande passagers n’a jamais été aussi élevée dans l’aérien, Boeing traverse une longue période de turbulences. Fondé en 1916, le constructeur américain fait pourtant figure de référence dans l’industrie aéronautique. Mais depuis le crash d’un 737 MAX de la compagne indonésienne Lion Air, à l’automne 2018, Boeing cumule les déboires. Allant jusqu’à entamer la confiance des autorités de régulation européennes.

Quelques mois après ce premier crash, un autre avion du même modèle s’écrase entre Addis-Abeba (Ethiopie) et Nairobi (Kenya). Comme en Indonésie, c’est le logiciel du système anti-décrochage qui est pointé du doigt, mais aussi la formation insuffisante des pilotes.

Au total, les deux accidents causent la mort de 348 personnes. Moins de deux ans après son lancement, le nouveau best-seller de Boeing, le 737 MAX, est désormais cloué au sol par les autorités.

Une réputation centenaire mise à mal

Suit une série d’incidents, qui met à mal une réputation centenaire. Qu’il s’agisse d’une fissure dans le cockpit obligeant un avion à faire demi-tour au Japon, de boulons mal vissés, d’un capot de moteur qui se fait la belle au décollage ou, bien sûr, de la porte arrachée d’un avion siglé Alaska Airlines.

Les autorités américaines finissent même par s’intéresser sérieusement à la question. En début d’année, l’amiral Kirkland H. Donald, une figure de l’armée de l’air américaine, est nommé par Boeing au poste de conseiller spécial du PDG, Dave Calhoun. Entouré d’une équipe d’experts indépendants, il procède à une évaluation minutieuse du système de gestion de la qualité des avions commerciaux de Boeing. Des programmes et pratiques mis en œuvre dans les sites de production jusqu’à la supervision de la qualité des fournisseurs commerciaux, toute l’activité de Boeing est passée au crible. 

« Pendant des années, nous avons cherché à construire des avions […] au détriment de la sécurité »

Le mal est trop profond. Dave Calhoun, qui n’aura pas réussi sa mission « redressement », sera débarqué à la fin de l’année 2024. « Pendant des années, nous avons cherché à construire des avions le plus vite possible, au détriment de la sécurité, et cela doit changer », reconnaissait le directeur financier, Brian West, quelques jours avant l’annonce de la démission du PDG. Un aveu terrifiant.

Pour autant, Boeing a de la visibilité. Les besoins des compagnies aériennes sont tels que plusieurs d’entre elles, dont United Airlines, font toujours confiance à l’avionneur. De l’autre côté de l’Atlantique, c’est bien Airbus, dont le carnet de commandes est plein, qui pourrait profiter à long terme des déboires de Boeing.

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