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Accessibilité : le GHR fustige les propos d’Olivia Grégoire

Les professionnels de l’hôtellerie restauration n’ont pas apprécié la déclaration de la ministre du Tourisme démissionnaire, Olivia Grégoire, selon laquelle la France « n’est pas au rendez-vous » en termes d’accessibilité des établissements de proximité recevant des clients porteurs de handicap.

« Des propos déplacés », c’est ce qu’évoque Catherine Quérard, présidente du Groupement des Hôtelleries & Restaurations de France (GHR), suite à la déclaration le 3 septembre d’Olivia Grégoire, ministre du Tourisme démissionnaire, pointant les problèmes d’accessibilité des hôtels, cafés et restaurants. « Ils laissent entendre que les professionnels de l’hôtellerie restauration ne seraient pas aux normes et stigmatisent une profession dont l’activité repose précisément sur l’accueil de tous les publics » déplore Catherine Quérard.

Une profession stigmatisée et des propos déplacés

« C’est joli de regarder les Jeux olympiques et paralympiques, d’applaudir les athlètes paralympiques, c’est encore mieux s’ils peuvent aller dans les cafés, hôtels et restaurants » a jugé Olivia Grégoire. Une déclaration qui ne passe pas pour le GHR. 

« D’abord, il faut rappeler que depuis la loi de 2005 sur le handicap, tous les établissements neufs doivent impérativement être accessibles et qu’ils le sont », explique sa présidente. « Ensuite, tous les autres établissements ont disposé de délais pour se mettre en conformité ce qu’ils n’ont pas manqué de faire en engageant les travaux nécessaires. Il reste que dans certains cas, ces travaux sont soit techniquement impossibles à réaliser en raison par exemple de l’architecture même du bâtiment, soit trop couteux au regard de l’activité de l’établissement. »

« Des établissements qui ne sont pas hors la loi »

Le GHR (15 000 établissements employant 180 000 salariés) reconnaît que dans de nombreux cas, « il existe une disproportion manifeste entre le coût des travaux nécessaires et leur bénéfice pour l’établissement et son propriétaire. Pour autant, ces établissements ne sont absolument pas hors la loi. Ils disposent d’une dérogation légale ».

C’est d’ailleurs ce qu’avait relevé le gouvernement en octobre 2023 en lançant le fonds territorial d’accessibilité. À cette occasion, le gouvernement imaginait qu’en prenant en charge 50% des frais engagés pour la mise en accessibilité d’un établissement dans la limite de 20 000 euros, il allait convaincre les propriétaires d’établissements d’engager des travaux d’accessibilité.

Des efforts réalisés par les hôteliers restaurateurs

En réalité, peu de professionnels ont décidé de profiter de cette aide exceptionnelle pour effectuer les travaux ou les aménagements nécessaires à l’accessibilité de leurs établissements. « Et pour cause, ils ne disposaient ni de la trésorerie indispensable à la réalisation des travaux (les cafés, hôtels et restaurants doivent rembourser les PGE souscrits pendant la crise covid) ni du temps nécessaire dans l’intervalle de neuf mois qui les séparaient des Jeux olympiques » selon Catherine Quérard.

Plutôt que de jeter l’opprobre sur toute une profession, le GHR aurait préféré que la ministre salue l’engagement des établissements qui ont eu accès à ce fonds et ont engagé des travaux d’accessibilité, réalisant ainsi un effort au-delà de leurs obligations. Ministre démissionnaire, Olivia Grégoire dispose d’encore d’un peu de temps pour préciser les choses.

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